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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 5.1926/​1927

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No. 3 (1er décembre 1926)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43079#0052
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de la représentation imagée des choses
réelles qu’on lui fait distinguer avec
leurs formes caractéristiques et qu’on
l’exerce à reproduire d’une certaine fa-
çon, même à l’école maternelle. La com-
position plastique, dans ses éléments les
plus simples, précédera donc toujours la
composition littéraire.
L’enseignement du dessin contribuera
également à la formation du goût de
l’enfant. Le croquis de choses nobles et
belles, rappelant ou éveillant des sensa-
tions délicates, contribuera à donner
aux élèves des idées justes autant qu’é-
levées.
Qu’on nous permette de rappeler en-
core et brièvement que le dessin exerce
à la fois l’œil et la main de l’élève; il
améliore ses qualités natives de bon
goût, il éveille le sens esthétique et, si
l'on poursuit son étude assez loin, il
ouvre sur l’idéal des horizons plus larges ;
il crée, vers la Beauté, un courant ascen-
sionnel qui élève et ennoblit les ama-
teurs intelligents et les praticiens des
choses de l’art.
Le dessin pratique cultive l’esprit
d’observation. L’enfant étudie les for-
mes, il les rapproche dans divers objets,
il les compare ; il orne sa mémoire de
sujets nobles.A ce travail, l’imagination
inventive se forme et se développe et
l’enfant créera lui-même des formes
nouvelles ; ce sera la première récom-
pense d’un labeur attrayant et le résul-
tat heureux d’un enseignement métho-
dique.
Le dessin est utile encore à la jeune
fille et plus tard à la mère de famille qui
doivent prouver leur bon goût dans
l’ornementation du logis, dans l’habil-
lement et la parure, dans le choix du

mobilier. Plus que l’homme, la femme
doit apporter, dans ses travaux, des
qualités d’ordre, de goût, de soin, d’in-
géniosité adaptatrice, de jugement et
de mémoire pittoresque que dévelop-
pent précisément les bonnes études de
dessin, ce II importe donc d'enseigner
aux jeunes filles quel parti elles pour-
ront tirer, par des formes élégantes et
artistiques, des galons, des rubans, des
dentelles, des broderies et autres pro-
duits de l'industrie textile h »
Le dessin, enseigné dans un but pra-
tique, exercera une heureuse influence
sociale. Le foyer, meublé avec plus de
goût, décoré avec plus de grâce, retien-
dra le mari que le désordre de l’intérieur
éloigne si vite de chez lui pour l’exposer,
au dehors, à mille entraînements. Ce
bon ton de la maison donnera à la fa-
mille des goûts plus élevés et les rela-
tions s’établiront dans un meilleur
monde.
(c Introduire, si peu que ce soit, l’art
au foyer, c’est donc, comme le disait
M. J. Pillet, faire, au premier chef, acte
de moralisation sociale2, »
L’enseignement du dessin est donc
recommandable à bien des titres et P ins-
tituteur ne saurait apporter trop de soin
à cette leçon dont: l’influence considé-
rable s’exerce sur le présent et jouit
d’un retentissement heureux sur toute
la vie.
Nous ne parlons pas du dessin profes-
sionnel indispensable à tous les métiers
d’art. Nous dirons quelque jour sa por-
tée dans toutes les industries qui relè-
vent de l’éducation esthétique des ap-
prentis.
1. Congrès de Berne. 1906.
2. Id. ’
 
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