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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 5.1926/​1927

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No. 4 (1er janvier 1927)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43079#0079
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talent à l’art religieux, ne cherche pas les effets
à la Ghirlandajo; il est plus modeste et s’at-
tache davantage à l’expression de l’âme. Sa
Vierge est fort jolie et son attitude maternelle
et respectueuse n'est point exempte d’une cer-
taine recherche de la
pose élégante. L’Enfant
Jésus bénit aimablement
saint Julien, se détour-
nant de saint Nicolas
distrait par sa- lecture.
L’artiste a cherché la-
symétrie et J’équillibre
dans sa composition d’une
manière frappante et
malgré le naturel de ses
figures, le sentiment reli-
gieux s’y exprime visible-
ment.
Giovanni Bellini
(1430-1516) ne cherche
pas non |>lus le mouve-
ment ; il campe ses per-
sonnages dans (les attitu-
des un peu rigides et
convenues, et son dessin
n’est pas exempt d’une
certaine sécheresse, Sa Madone aux longues
mains soutient le Bambino souriant. G’est une
Mère, Gère de son Enfant divin ; ce n’est plus
la Vierge que l’on retrouve chez les Florentins.
(fig- 5).
De petits anges musiciens occupent les an-
gles au bas du trône de Marie; l’architecl tire
seule relie les personnages et concourt à l'unité
de la composition.
Les peintres flamands ont laissé, eux aussi,
de fort belles Nativités. Nous ne mettrons sous
\os yeux que cette œuvre de Memling (1435-
1495), empruntée au volet intérieur du retable
de Jean Floreins, à l’hôpital Saint-Jean de

fig. 6.
Memlini;. — La nativité
Itelable de Jean Floreins.
Volet intérieur.
(Bruges, Hôpital Saint-Jean)

Bruges (fig. 6).
Memling est un peintre religieux avant tout.
Il dédaigne la mise en scène et l’art savant de
la perspective. Quelques poutres enchevêtrées
indiquent l’étable de Bethléem ; la Vierge Ma-
rie, à genoux devant un minuscule Enfant Jésus
et lui tendant les bras, voilà les sujets prin-
cipaux de la composition. Saint Joseph, au
second plan, contemple la scène avec recueille-
ment. Deux angelots, à genoux près de l’En-

fant Jésus, admirent le Mystère du Dieu fait
homme. Ce tableau fait songer aux belles mi-
niatures des riches manuscrits où sont peintes
les scènes religieuses uniquement pour édifier
les contemporains. Les modernes sont encore
plus près de la nature que les artistes de la
Renaissance. Considérez, mes enfants, cette
jolie maman (fig. 7), de Sonrel, qui apprend
à son bébé sa première prière. Supprimez les
deux anges agenouillés dont l’un n’est qu'un
petit amour, et vous aurez une scène, gentille
sans doute, mais quelconque. La sainte Vierge
est vêtue avec modestie, non sans une certaine
recherche dans la coiffure. I/artiste a dépouillé
la Mère et l’Enfant de l’auréole traditionnelle.
A-t-il voulu composer une œuvre profane, sim-
plement? La grâce et la fraîcheur enveloppent


fig. 7. — E. Sonrel. — La prière de l’Enfant Jésus.
cette composition, mais nous v cherchons en
vaut le sentiment religieux profond qui se dé-
gage des œuvres encore imparfaites de C'ima-
bué, de Giotto et de son école. Cette expression
religieuse, mes enfants, ne résulte donc pas de
la perfection des formes, fie la science de la
couleur, de l’habileté de la facture ; elle dépend
de la foi de l’artiste qui traduit son âme dans
son œuvre et nous touche par l’expression naïve
et simple des sentiments profonds dont il est
pénétré.
 
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