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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 5.1926/​1927

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No. 5 (1er février 1927)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43079#0116
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monastiques, son Université, son Académie en
faisaient également une ville d’art et de
sapience. Les Anglais accomplissent à Caen un
pèlerinage national parce que la ville de Guil-
laume-le-Conquérant est le berceau de leur his-
toire ; au XIXe siècle ils y fondèrent une vé-
ritable colonie.
Dès le XIe siècle Caen apparaît comme une

flg. 2. — Caent. — L’église Saint-Etienne
ville de quelque étendue avec des églises, des
moulins, une luire, un port, des vignobles et
des prés. Pour défendre la ville, Guillaume fit
élever, sur la falaise, le château que devait
achever son fils Henri Ier. La partie actuelle
qui renferme les casernes donne l’impression
de ce que put être cette place de guerre.
L’Abbaye aux Dames et l’Abbaye aux
Hommes, qui subsistent dans leur splendeur,
étaient également des forteresses. Guillaume
et Mathilde les ont élevées dans un sentiment de
pénitence pour se réconcilier avec l’Eglise et la

Cour de Rome qui avait interdit leur mariage.
Les travaux de l’Abbaye-aux-Dames (église
de la Trinité, fig. 1), commencés en 1059,
étaient a peu près achevés en 1083 lorsque
Mathilde mourut. Elle fut inhumée dans le
chœur. On croit que Gondulf, moine du Vexin
que Lanfranc avait amené avec lui de l’abbaye
du Bec, fut l’architecte de cette abbaye.
L’église de la Trinité est une belle
basilique romane avec sa façade flan-
quée de deux tours, sa nef avec deux
collatéraux, son transept marqué de
deux absidioles, son chœur que ter-
mine une abside en hémicycle sur-
montant une crypte.
C’est dans l’abside que la sculp-
ture romane a fait des merveilles.
On y trouve le chapiteau à godrons
si caractéristique de 1a. Normandie,
des entrelacs et quelques têtes d’ani-
maux. La décoration de l’abside et
du chœur s’inspire de l’art oriental ;
des chimères, des cigognes, des élé-
phants constituent cette décoration
fantaisiste.
Lors de sa fondation, les souve-
rains donnèrent à l’abbaye de grands
biens ; une de leurs filles, Cécile, y
devint religieuse puis abbesse. Les
plus grandes familles de France en-
voyèrent leurs filles à l’Abbaye-aux-
Dames qui devint un véritable cen-
tre littéraire.L’esprit de la Réforme
y pénétra au XVIe siècle et celui des
philosophes au XVIIIe. Charlotte
Corday y avait fait ses études. Au
XVIIIe siècle les bâtiments abba-
tiaux furent reconstruits sur les plans
du Père de la Tremblaye,bénédictin.
L’Abbaye-aux-Hommes (église
Saint-Etienne, fig. 2), d’un plan
aussi simple que celui de l’Abbaye-
aux-Dames n’a pas la même homo-
généité. Cette église, l’une des plus
grandes de France, demanda de très longues
années pour sa construction ; l’art gothique
acheva ce que le roman avait commencé.Les tra-
vaux commencèrent en 1063 ; en 1087 Guillaume
fut enterré dans le chœur. Le chœur actuel date
de la première moitié du XIIIe siècle ; les tours
du portail sont du XIIe siècle, les flèches du
XIIIe. En 1562 l’église fut pillée par les pro-
testants. La nef de Saint-Etienne comporte
trois étages; des arcades élevées s’ouvrent sur
les tribunes. Sur le déambulatoire donnent
quinze chapelles. Le chœur très vaste, possède

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