feuille part de l’angle d’un octogone inscrit
dans le carré et rayonne vers le centre ; elle
s’étale sur un fond sombre ; le fond garde-t-il
trop d’importance, la jeune artiste ourle sa
feuille d’un liséré blanc, assez large, et ce qui
reste de fond peut être fort bien toléré. A la
feuille dessinée sur fond sombre s’oppose, dans
les angles du carré, une feuille sur fond clair
sablé. Cette feuille se pose franchement, la
pointe dans l’angle du carré et, dans un mou-
vement heureux, s’oppose à la grande feuille
aboutissant au centre; l’équilibre et la variété
naissent de cette disposition ingénieuse ; il faut
en féliciter M"e Agnes van Wynsberghe qui
nous donne toujours de fort jolis dessins.
On obtient encore une belle décoration du
carré en inscrivant un carré d’angle dans le
grand carré. C’est la disposition adoptée par
Mlle G éneviève van den Broeck (fig. 6), qui
pose quatre feuilles sur les diagonales du carré
intérieur et les réunit à un octogone central
que nous aimerions plus simple. Ces triangles
ménagés par le recouvrement des deux carrés
sont décorés de trois feuilles disposées avec
habileté. L’ensemble de la composition est
excellent et d’un effet très décoratif. M'le Elisa-
beth Malaise applique le même principe d’orne-
mentation dans une composition plus simple
assez élégante. Si des feuilles à demi repliées
garnissaient les angles du carré comme dans la
composition précédente, ce serait parfait, mais
les deux dessins deviendraient par trop sembla-
it- 7
blés et nos habiles concurrentes de Notre-Dame
du Boule paraissent avoir pris à cœur de ne
donner que des compositions d’une agréable
variété dans une égale beauté.
Nous pourrions relever parmi les envois de
nombreuses Institutions, des dessins composés
avec le même souci des belles formes largement
dessinées. Nous avons trouvé les sept sujets ci-
dessus assez typiques et d’une frappante origi-
nalité. Ils se rapprochent des croquis de notre
Cours B et nous aimerions de voir toutes nos
jeunes artistes s’inspirer des mêmes principes;
géométrie et fantaisie s’associeraient ainsi dans
une heureuse harmonie en des compositions que
nous recevons avec grand plaisir, bien sûr d’v
trouver, chaque mois, un progrès nouveau.
E. L.
Le fini.
Tout au rebours des grands hommes, les
artistes médiocres sont toujours heureux de
leurs œuvres. Si mince que soit le résultat, il
est à la hauteur de la conception. L habileté de
la main, les hasards du travail produisent même
quelquefois des effets inattendus dont ils sont
joyeux et surpris: l’exécution dépasse la pensée.
Th. Gautier (1811-1872).
Je ne suis pas pour le fini, mais pour 1 infini.
Préault (1809-1879).
— 268
dans le carré et rayonne vers le centre ; elle
s’étale sur un fond sombre ; le fond garde-t-il
trop d’importance, la jeune artiste ourle sa
feuille d’un liséré blanc, assez large, et ce qui
reste de fond peut être fort bien toléré. A la
feuille dessinée sur fond sombre s’oppose, dans
les angles du carré, une feuille sur fond clair
sablé. Cette feuille se pose franchement, la
pointe dans l’angle du carré et, dans un mou-
vement heureux, s’oppose à la grande feuille
aboutissant au centre; l’équilibre et la variété
naissent de cette disposition ingénieuse ; il faut
en féliciter M"e Agnes van Wynsberghe qui
nous donne toujours de fort jolis dessins.
On obtient encore une belle décoration du
carré en inscrivant un carré d’angle dans le
grand carré. C’est la disposition adoptée par
Mlle G éneviève van den Broeck (fig. 6), qui
pose quatre feuilles sur les diagonales du carré
intérieur et les réunit à un octogone central
que nous aimerions plus simple. Ces triangles
ménagés par le recouvrement des deux carrés
sont décorés de trois feuilles disposées avec
habileté. L’ensemble de la composition est
excellent et d’un effet très décoratif. M'le Elisa-
beth Malaise applique le même principe d’orne-
mentation dans une composition plus simple
assez élégante. Si des feuilles à demi repliées
garnissaient les angles du carré comme dans la
composition précédente, ce serait parfait, mais
les deux dessins deviendraient par trop sembla-
it- 7
blés et nos habiles concurrentes de Notre-Dame
du Boule paraissent avoir pris à cœur de ne
donner que des compositions d’une agréable
variété dans une égale beauté.
Nous pourrions relever parmi les envois de
nombreuses Institutions, des dessins composés
avec le même souci des belles formes largement
dessinées. Nous avons trouvé les sept sujets ci-
dessus assez typiques et d’une frappante origi-
nalité. Ils se rapprochent des croquis de notre
Cours B et nous aimerions de voir toutes nos
jeunes artistes s’inspirer des mêmes principes;
géométrie et fantaisie s’associeraient ainsi dans
une heureuse harmonie en des compositions que
nous recevons avec grand plaisir, bien sûr d’v
trouver, chaque mois, un progrès nouveau.
E. L.
Le fini.
Tout au rebours des grands hommes, les
artistes médiocres sont toujours heureux de
leurs œuvres. Si mince que soit le résultat, il
est à la hauteur de la conception. L habileté de
la main, les hasards du travail produisent même
quelquefois des effets inattendus dont ils sont
joyeux et surpris: l’exécution dépasse la pensée.
Th. Gautier (1811-1872).
Je ne suis pas pour le fini, mais pour 1 infini.
Préault (1809-1879).
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