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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 6.1927/​1928

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No. 1 (octobre 1927)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43080#0008
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Les artistes célèbres
JEAN-BAPTISTE CARPEAUX
Valenciennes 1827-1875 Courbevoie.

La ville de Valenciennes célèbre cette année,
avec les amis des Beaux-Arts de toute la
France, le centenaire de la naissance de Fil-
lustre sculpteur. Nous donnerons quelques
notes sur ce grand artiste, l’une des gloires de
la sculpture française.
Jean-Baptiste Carpeaux naquit à Valen-
ciennes le 11 mai 1827. Son père était maçon,
sa mère, Adèle Wargny, confectionnait des
dentelles ; celle-ci, douce de caractère, oppo-
sait une constante amabilité à la ruse et à la
violence de son mari. On retrouve, en Car-
peaux, ces deux natures opposées. Parvenu à
l’âge d’homme, l’artiste n’avait qu’une pen-
sée : « Rendre ma mère heureuse, c’est plus
qu’un devoir, car c’est grâce à elle et à sa
bienveillante sollicitude que j’ai pu produire
des œuvres dignes de sa belle âme. »
Jean-Baptiste apprit à lire, à écrire, à cal-
culer chez les Frères des Ecoles chrétiennes
de la rue des Ursulines, puis il entra en ap-
prentissage chez un plafonneur, Debaisieux,
où, entre autres besognes, il se plaisait à mo-
deler des tout petits Jésus de plâtre dont les
pâtissiers, à Noël, agrémentent le dessus des
gâteaux. La vie active de Valenciennes avec
ses industries, son commerce, sa procession des
Incas, magnifique cavalcade péruvienne, sa
procession hors des murs en l’honneur de
Notre-Dame du Saint-Cordon qui protège de
la peste, contribue à sa vocation.
En 1837, il avait dix ans, Jean-Baptiste suit
les cours de l’Académie de Valenciennes diri-
gée par M. Bernard, mais bientôt la famille
Carpeaux va résider à Paris. Jean-Baptiste
entre à l’Ecole royale de dessin dirigée par
Belloc, ami de Géricault ; c’est là qu’il ren-
contre Charles Garnier, Davioud, Chapu,
Carrier-Belleuse ; il s’y distingue par sa verve
étonnante dans le modelage d’après nature,
des plantes et des animaux, et obtient un prix
d’ornement. Son père, furieux, lui administre
une raclée et le retire de l’école, mais Victor
Liet réussit à le rendre à ses études. Entre les
cours, l’enfant, il a quinze ans, travaille pour
des fabricants de bronze du Marais et l’un
d’eux, Michel Aaron, l’encourage dans l’étude
des animaux.

Carpeaux travaille bientôt à la sculpture
chez Louis Auvray et suit les cours de l’Ecole
des Beaux-Arts. Aidé par les Valenciennois,
muni d’une pension de huit cents francs ac-
cordée par le Conseil Général, il travaille chez
Abel de Pujol, puis chez Rude. En 1848, au
concours des loges pour le prix de Rome,
Jean-Baptiste est reçu cinquième. Son ami
Foucart le rappelle à Valenciennes et lui com-
mande, pour décorer sa salle à manger, un bas-
relief sur le sujet de la Sainte Alliance des
peuples. Son ancien maître, Bernard, lui fait
obtenir pour la nouvelle église de Monchy-le-
Preux, les statues de saint Grégoire, saint
Jérôme, saint Ambroise et saint Augustin. A
la même époque il sculpte, dans le bois, les


Mater Dolorosa

Quatre Saisons dont la maquette est au musée
de Valenciennes.
La famille de Carpeaux part pour l'Amé-
rique en 1849. C’est à cette époque que le
sculpteur, resté en France, entre à l’atelier de
Rude ; il est nommé professeur à l’Ecole
royale de dessin et concourt pour le Grand
Prix, avec le sujet : Achille blessé au talon
 
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