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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 6.1927/​1928

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No. 5 (février 1928)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43080#0103
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Le romantisme

On a désigné sous le nom de romantisme un
art qui donne la prédominance à l’imagination
et à la sensibilité et s’oppose diamétralement
à l’art dit classique des XVIIe et XVIIIe siècles.
Dans son sens le plus étendu, le mot roman-
tisme signifie une conception de la vie spéciale
ou roman. L’art et la littérature antiques re-
cherchaient la raison, le calme, la simplicité,
la noblesse et la clarté. L’art et la littérature
romantiques se portent, au contraire, vers le
merveilleux, le fantastique, le mystérieux. L’art
romantique dédaigne la mesure, la critique et
la raison pour s’enthousiasmer d’une société
chevaleresque où régnent la fantaisie et le sen-
timent. La nature n’est plus peuplée de divi-

en Allemagne avec Gottsched, Klopstock, Les-
sing, Herder, Gœthe, Schiller; en Suisse avec
Bodmer ; en Angleterre avec Young, Macpher-
son, Shakespeare, Cowper, Walter Scott, puis
avec les lakistes cpii accentuèrent le retour vers
la nature en y joignant un élan vers l’idéal :
AV ordsworth, Coleridge, Shelley, Keats, Sou-
they, Wilson, Thomas Moore, puis Byron.
En France, dès le XVIIIe siècle, Perrault,
La Motte, Fontenelle, s’insurgent contre la
tragédie classique, mais Diderot lui porte en-
core de plus rudes coups. Le goût se développe
de la nature, non plus sage et rangée, mais
sauvage, avec ses caprices. Sous cette influence
l’architecture se modifie, l’art des jardins se


•J. Louis David. Le Serment des Huraees

nités « occupées chacune dans leur petit do-
maine », mais de puissances amies, de génies
bons et mauvais : fées, elfes, sylphes, gnomes,
etc., personnifications variées des deux prin-
cipes, bon et mauvais, qui se disputent le
monde. Cette révolution naquit du génie des
peuples celto-romans et germaniques.
D’autre part, la littérature française du
XV IIIe siècle, formée sur les modèles antiques
et adaptée à notre génie national, devint une
gêne pour les peuples étrangers qui s’inspiraient
de notre littérature. La réaction se produisit

transforme ; on aime la grâce libre et la fan-
taisie capricieuse des décors champêtres que
Lancret et Watteau donnent comme fonds à
leurs tableaux. Bientôt les torrents écumants,
les rocs tourmentés, les tempêtes, les naufrages
apparaissent, « sublimes horreurs », dans les
tableaux de Joseph Vernet.
En même temps que le goût de la nature
naturelle, se développe le goût du moyen-âge.
« Pendant que Gœthe et Schiller illuminaient
l’Allemagne, que Byron révolutionnait littérai-
rement l’Angleterre, la France s’attardait à

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