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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 6.1927/​1928

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No. 5 (février 1928)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43080#0106
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Transformation du romantisme.
Le romantisme artistique se décomposa en
même temps que le romantisme littéraire. Tou-
tes ses trouvailles : sens du passé, sens du pré-
sent, découverte de la nature « naturelle »,
amour de la couleur locale, créèrent, en se
fondant, des combinaisons nouvelles : « art
juste milieu » de Paul Delaroche, orientalisme

de Delacroix, naturisme de Th. Rousseau, de
Millet (l’Angelus), de Corot, qui mènera au
réalisme de Courbet, cà l’impressionnisme de
Manet.
Conclusion.
Le romantisme ne fut pas seulement un re-
tour plus ou moins sincère au moyen-âge, il
reste une grande révolution de la mentalité eu-
ropéenne qui renouvelle la philosophie, la lit-
térature et les arts. « C’est le retour passionné
vers les grandes sources d’émotion, la religion
du cœur, la sympathie enthousiaste pour tout
ce qui est sincère et profond ; c’est une réaction

du sentiment et de l’intelligence qui vivifient,
contre le raisonnement et l’abstraction qui des-
sèchent ».
On a reproché, avec raison, au romantisme
littéraire, d’avoir rompu l’harmonie du fond et
de la forme, de la pensée et de son expression,
d’avoir créé le culte du mot pour le mot, d’avoir
abusé du contraste et de l’antithèse, d’opposer
la laideur à la beauté comme une ombre à la

lumière pour faire valoir le tableau, de créer
une religion de sentiment, de larmes et de poé-
sie fondée sur le vague déisme de J.-J. Rous-
seau, une religion naturelle appuyée sur la
raison humaine comme celle du Vicaire sa-
voyard.
Le romantisme mit en honneur l’individua-
lisme à outrance qui s’arroge tous les droits
contre l’ordre moral et prétend à la souve-
raineté.
En art, le romantisme commit des excès. De
ces exagérations est né un art nouveau plus
simple et plus naturel qui ne put se développer
que grâce au romantisme.


•T, F. Millet. — L’Angelus.

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