La corne
La corne est une excroissance dure et fila-
menteuse qui orne la tête de certains ruminants
et les ongles de leurs pieds. Cette substance
affecte des formes très diverses, et sa couleur
varie considérablement même chez les individus
de la même espèce. Les cornes de la vache, du
bœuf, du buffle présentent des teintes variées ;
elles offrent parfois des colorations très claires
qui vont jusqu’à la transparence absolue. La
corne du buffle a des tons plus soutenus et son
ton jaune se teinte légèrement de vert. Le bœuf
et le buffle (nous entendons par là leur corne)
vont jusqu'au noir, en passant par toutes les
gammes du brun ; des veines de tons différents
strient cette corne avec des transparences mul-
tiples. On trouve des cornes d’un blanc opaque
mais c’est la corne transparente qui s’emploie
le plus généralement pour les travaux de cise-
lure qui vont nous occuper ; elle reçoit mieux
les patines et facilite le décalque du dessin.
Cette transparence permet de copier le sujet
comme à travers un papier.
On trouve, dans le commerce, des plaques de
corne de grandeurs diverses mais d’épaisseur
assez égale ; cette épaisseur est généralement de
six millimètres pour le bœuf ; elle peut attein-
dre deux centimètres et demi pour le buffle.Les
cornes utilisables pour la ciselure nous viennent
des Indes, de l’Amérique du Sud, de la
Hongrie.
Outillage.
Le travail de la corne exige un certain effort
avec les scies, les limes, les burins ; il faut donc
se munir : 1° d’une table très épaisse et solide-
ment établie sur des pieds robustes ou mieux
d’un petit établi ; 2° d’une planchette en bois
dur, en hêtre, longue de 25 millim. et large
de 10 à 12 centimètres. Cette planchette sera
fixée sur l’établi au moyen de vis ou d’un étau
mobile et dépassera la table d’un tiers de sa
longueur. La partie en saillie sera fendue en
forme de triangle dont la pointe touchera pres-
que l’établi. 3° D’un coussinet de ciseleur, pe-
lote ronde de cuir dur, sur lequel on manie la
pièce à travailler. 4° D’un étau en hois à mâ-
choires épaisses d’une largeur de dix centimè-
tres environ. Cet étau sert de presse; on
l’emploie aussi pour maintenir les pièces d’un
travail délicat. 5° D’une scie à découper, à
cadre métallique rectangulaire dont l’un des
côtés est remplacé par une lame mobile fixée
d’une part à la partie supérieure du cadre et
de l’autre à un manche de bois. Les branches
parallèles du cadre forment ressort et main-
tiennent la lame suffisamment tendue. Des vis
spéciales retiennent la lame dans le cadre. On.
trouve ces scies chez tous les quincailliers.
Les lames sont plus ou moins épaisses suivant
le travail auquel on les destine ; il est préfé-
rable de se munir de lames à dents très fines ;
on évite ainsi les mécomptes et la rupture de
ces lames, ce qui arrive fréquemment si l’on
s’impatiente et si la pièce à travailler est mal
fixée sur l’établi.
Il faut encore posséder une drille, sorte de
petit forêt dont la forme varie et qui sert à
percer les trous par lesquels on introduit la
lame de la scie dans l’intérieur de la pièce. On
connaît la drille. Sa partie essentielle est for-
mée d’une tige de métal en forme de vis à filets
écartés. Une de ses extrémités porte le forêt
triangulaire; l’autre extrémité est emmanchée
dans une poignée en bois sur laquelle on appuie.
Un coulant de bois glisse sur le parcours de
la vis et lui imprime le mouvement de rotation
qui met en action le forêt et perfore la plaque.
On se munira encore d’une série de burins
ou échoppes, une demi-douzaine environ ; d’une
gouge, sorte de burin creusé en gouttière. Ce
dernier instrument sert à évider ; d’une raclette
ou grattoir à lame plate large d’un centimètre
environ et terminée en triangle allongé à dou-
ble tranchant. La raclette sert uniquement à
faire disparaître les traces du burin, à polir.
Les limes plates, rondes, carrées, triangu-
laires, demi-rondes compléteront l’outillage
avec les rifoirs, sortes de spatules armées de
râpes plus ou moins fortes qui complètent le
travail des limes, et 1 ’écouane (ou écoine) qui
est une lime à une seule rangée de tailles.
L’outillage du ciseleur de corne comprend
encore une pierre à aiguiser, plate pour les
burins et arrondie pour les gouges. On humecte
cette pierre d’un peu d’huile d’horloger. Il sera
bon de posséder aussi quelques brosses dures,
de la ponce en poudre, et un cabron, sorte de
polissoir en pierre dure ou en corne ou en bois
entouré de peau ou de drap ; il sert à appliquer
les poudres à polir.
128 —
La corne est une excroissance dure et fila-
menteuse qui orne la tête de certains ruminants
et les ongles de leurs pieds. Cette substance
affecte des formes très diverses, et sa couleur
varie considérablement même chez les individus
de la même espèce. Les cornes de la vache, du
bœuf, du buffle présentent des teintes variées ;
elles offrent parfois des colorations très claires
qui vont jusqu’à la transparence absolue. La
corne du buffle a des tons plus soutenus et son
ton jaune se teinte légèrement de vert. Le bœuf
et le buffle (nous entendons par là leur corne)
vont jusqu'au noir, en passant par toutes les
gammes du brun ; des veines de tons différents
strient cette corne avec des transparences mul-
tiples. On trouve des cornes d’un blanc opaque
mais c’est la corne transparente qui s’emploie
le plus généralement pour les travaux de cise-
lure qui vont nous occuper ; elle reçoit mieux
les patines et facilite le décalque du dessin.
Cette transparence permet de copier le sujet
comme à travers un papier.
On trouve, dans le commerce, des plaques de
corne de grandeurs diverses mais d’épaisseur
assez égale ; cette épaisseur est généralement de
six millimètres pour le bœuf ; elle peut attein-
dre deux centimètres et demi pour le buffle.Les
cornes utilisables pour la ciselure nous viennent
des Indes, de l’Amérique du Sud, de la
Hongrie.
Outillage.
Le travail de la corne exige un certain effort
avec les scies, les limes, les burins ; il faut donc
se munir : 1° d’une table très épaisse et solide-
ment établie sur des pieds robustes ou mieux
d’un petit établi ; 2° d’une planchette en bois
dur, en hêtre, longue de 25 millim. et large
de 10 à 12 centimètres. Cette planchette sera
fixée sur l’établi au moyen de vis ou d’un étau
mobile et dépassera la table d’un tiers de sa
longueur. La partie en saillie sera fendue en
forme de triangle dont la pointe touchera pres-
que l’établi. 3° D’un coussinet de ciseleur, pe-
lote ronde de cuir dur, sur lequel on manie la
pièce à travailler. 4° D’un étau en hois à mâ-
choires épaisses d’une largeur de dix centimè-
tres environ. Cet étau sert de presse; on
l’emploie aussi pour maintenir les pièces d’un
travail délicat. 5° D’une scie à découper, à
cadre métallique rectangulaire dont l’un des
côtés est remplacé par une lame mobile fixée
d’une part à la partie supérieure du cadre et
de l’autre à un manche de bois. Les branches
parallèles du cadre forment ressort et main-
tiennent la lame suffisamment tendue. Des vis
spéciales retiennent la lame dans le cadre. On.
trouve ces scies chez tous les quincailliers.
Les lames sont plus ou moins épaisses suivant
le travail auquel on les destine ; il est préfé-
rable de se munir de lames à dents très fines ;
on évite ainsi les mécomptes et la rupture de
ces lames, ce qui arrive fréquemment si l’on
s’impatiente et si la pièce à travailler est mal
fixée sur l’établi.
Il faut encore posséder une drille, sorte de
petit forêt dont la forme varie et qui sert à
percer les trous par lesquels on introduit la
lame de la scie dans l’intérieur de la pièce. On
connaît la drille. Sa partie essentielle est for-
mée d’une tige de métal en forme de vis à filets
écartés. Une de ses extrémités porte le forêt
triangulaire; l’autre extrémité est emmanchée
dans une poignée en bois sur laquelle on appuie.
Un coulant de bois glisse sur le parcours de
la vis et lui imprime le mouvement de rotation
qui met en action le forêt et perfore la plaque.
On se munira encore d’une série de burins
ou échoppes, une demi-douzaine environ ; d’une
gouge, sorte de burin creusé en gouttière. Ce
dernier instrument sert à évider ; d’une raclette
ou grattoir à lame plate large d’un centimètre
environ et terminée en triangle allongé à dou-
ble tranchant. La raclette sert uniquement à
faire disparaître les traces du burin, à polir.
Les limes plates, rondes, carrées, triangu-
laires, demi-rondes compléteront l’outillage
avec les rifoirs, sortes de spatules armées de
râpes plus ou moins fortes qui complètent le
travail des limes, et 1 ’écouane (ou écoine) qui
est une lime à une seule rangée de tailles.
L’outillage du ciseleur de corne comprend
encore une pierre à aiguiser, plate pour les
burins et arrondie pour les gouges. On humecte
cette pierre d’un peu d’huile d’horloger. Il sera
bon de posséder aussi quelques brosses dures,
de la ponce en poudre, et un cabron, sorte de
polissoir en pierre dure ou en corne ou en bois
entouré de peau ou de drap ; il sert à appliquer
les poudres à polir.
128 —