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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 6.1927/​1928

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Nos. 11-12 (août-septembre 1928)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43080#0252
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nature, prenez dans votre album un cro-
quis à peine ébauché, essayez de faire un
dessin complet d’après ces quelques
lignes que compléteront vos souvenirs.
Le dessin que vous produirez ainsi n’of-
frira pas la précision d’une photogra-
phie ; ce sera comme un site créé par
vous qui ne manquera ni d’intérêt ni
d’originalité.
En résumé, lorsque vous voudrez des-
siner d’après nature, souvenez-vous des
lois générales de la perspective, choisis-
sez un site agréable, peu compliqué ;
dessinez légèrement l’ensemble, traitez
vigoureusement et avec détails les pre-
miers plans ; simplifiez les objets de
second plan ; indiquez sommairement
les lointains, ajoutez un ciel dans les

mêmes conditions. Comparez votre œu-
vre avec la nature en fermant à demi les
paupières ; retouchez les parties insuffi-
santes et défectueuses et vous arriverez
ainsi à produire une œuvre agréable et
intéressante. Travaillez, prenez de 1a.
peine, exécutez chaque jour quelques
croquis et vos vacances vous sembleront
trop courtes pour copier tout ce que
vous aurez remarqué d’agréable autour
de vous. La nature est une source iné-
puisable de sujets dignes de votre crayon
et vous aurez l’agrément après quelques
semaines de ce labeur assidu de constater
des piogrès que vous n’auriez pas réalisés
auprès du meilleur maître, dans les salles
de dessin.


La peinture
La peinture en détrempe convient pour les
peintures murales décoratives ; elle est d’une
grande solidité. Le procédé consiste, comme
l’indique son nom, à détremper les couleurs
dans une colle faite de rognures de peaux, de
museaux et de pieds de chèvre. On l’emploie
pour les peintures de grandes dimensions ; poul-
ies petites, les couleurs sont détrempées dans
du jaune d’œuf délayé dans un peu de vinaigre
mêlé à du lait de figuier.
L’enduit, qui doit recouvrir le mur à peindre
se compose d’une couche de plâtre fin bien lisse
et bien plane. En travaillant, le peintre doit
tenir ses tons très chauds et très vigoureux
pour prévenir l’affaiblissement des couleurs qui
baissent de ton en séchant. Sans cette précau-

en détrempe
lion on s’exposerait à n’avoir qu’un résultat
tout à fait incolore, par conséquent très plat.
Ce procédé, d’une grande fraîcheur et d’un
éclat très pur, était employé, avant l’invention
de la peinture à l’huile, par les peintres italiens
qui peignaient en détrempe sur les murs, le bois
et la toile. Les maîtres du genre les plus ré-
putés furent Mantegna, Jean Bellin, le Péru-
gin, Masaccio, Filippo Lippi, fra Angelico de
Fiesole. Les plus beaux chefs-d’œuvre de ces
artistes sont le Triomphe de Jules César de
Mantegna et la Vierge de Jean Bellin. C’est à
la détrempe à l’œuf que Memling peignit la
fameuse châsse de sainte Ursule qui se trouve
à l’hôpital Saint-Jean de Bruges.

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