Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 7.1928/​1929

DOI Heft:
No. 4 (Janvier 1929)
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.43077#0101
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
construite la définitive, celle de lumière et
d’ombre.
Passons au grand Steinlen, celui qui illustra
de dessins poignants « Les Soliloques du
Pauvre de Jehan Rictus » (Croquis 2). Les
chansons de Bruant.


intérieure du croquis semble ici m’échapper
à première vue. Elle existe cependant avec
l’esprit de continuité que nous lui connais-
sons, mais traduite en tronçons successifs
reliant notamment l’aisselle gauche à la
pointe du « pantalon droit ». Le trait dé-
finitif s’y superpose plus noir ;
encore dans le raccourci de la cuisse
droite, mais surtout au travers de
toute la jambe gauche depuis le
genou jusqu’à la pointe du pied.

Steinlen passe ce croquis d’officier, d’hom-
me assis, à l’immortalité par quelques coups
de fusain nerveux, soulignant le caractère
calme et décidé de la « figure ». Hélas, que
maître Steinlen me le pardonne, la ligne

*
* *

Voyons l’artiste Naudin et ce
croquis de lui que j’emprunte à
un journal de guerre L’Horizon
(Croquis 3).
C’est encore un acte de vérité,
posé en quelques traits sobres et
larges. Le soldat un peu las, jetant
sur son dos, par-dessus l’épaule,
toute sa richesse, toute sa misère,
tout le « barda » de la guerre,
pour s’en aller plus loin, toujours
plus près.
« Sac au dos » est l’ordre bref,
porté de bouche en bouche. Pour
Naudin, c’est un geste simple,
sans orgueil et sans haine, un geste
de fatigue, un geste de discipline.
A l’examiner de plus près, nous
y retrouvons à nouveau les lignes
intérieures soulignant d’un seul jet,
tout le mouvement. La courbe du
dos qui supporte tout le fardeau ;
la courbe du dos que l’artiste
connaît malgré le bras gauche,
malgré les vêtements qui la dé-
robent. Cette courbe suit le mou-
vement de l’aine, réapparaît visible
à l’endroit de la cuisse, du genou
gauche ; se perd sous les traits plus
définitifs de la jambe et du pied.
Cette courbe est bien la ligne
de départ, la « ligne synthèse » du
mouvement, celle sentie par l’artiste,
« l’axe mouvement » de la figure déter-
minant tout le dessin subséquent ; à remar-
quer encore, la courbe du crâne sous le
casque.
*
* *

85
 
Annotationen