La seconde œuvre est du peintre Gino
Severini. C’est une œuvre d’un dessin serré
où l’on voit une guitare dans un grand
paysage. Il y a dans ce tableau, écrit Pierre
Courthon, de très justes rapports de tons.
La gamme de la peinture est sourde. La
main se retient peut-être un peu. On aimerait
voir éclater au milieu de cette noble ordon-
nance quelque chose de l’ancienne fougue
futuriste du peintre.
Pour nous il semble au contraire intéres-
sant de suivre cette évolution, et pour la
mieux comprendre nous résumons en quel-
ques lignes les étapes de la carrière de celui
qui doit compter parmi ceux dont le nom
est à retenir.
Né à Cortone (Toscane, Italie) en 1883,
Gino Severini a commencé à étudier la
peinture à Rome, en faisant du paysage
dans la campagne romaine.
Il est venu à Paris en 1905, pour étudier
de près les grands impressionnistes et néo-
impressionnistes qu’il admirait beaucoup. Il
fut à Paris des Indépendants, et rentra
assez vite en relation avec Bragne, Dufy,
Picasso, Utrillo, etc... En 1910, d’accord
avec le poète futuriste F. F. Marinetti, et
en collaboration avec des peintres italiens :
Boccioni, Carrà, Russolo, il organisa les pre-
miers manifestes et expositions des futuristes
italiens. La première exposition eut lieu
chez Bernheim, février 1912 ; Severini y
prit part avec le tableau : « Pan-Pan à
Monico », « La modiste », « Le Boulevard »,
« Souvenirs de voyage », etc.
Les buts généraux du futurisme pictural
étaient de continuer l’impressionnisme, en lui
donnant une forme, c’est-à-dire en cherchant
pour la forme ce que les impressionnistes
avaient cherché pour la couleur. De ces
recherches était sortie presque une esthétique
du mouvement, parce que, par commodité de
recherche, les futuristes choisissaient le plus
souvent des corps en mouvement, et aussi
parce que leurs préférences étaient pour un
art lyrique, très De Lacroix, et un art direct
comme inspiration, car ils avaient voué
virtuellement les musées au feu, et ils disaient
que c’était dans la vie moderne, et non dans
la culture, que notre intuition devait trouver
la matière, le contenu de l’art.
Vers 1915 Severini fit partie du groupe
de « L’Effort moderne », avec Juan Gris,
Laurens, Lipchitz, Metzinger, Bragne, Léger,
Herbin, Valmier, etc.
Voulant donner à son art des moyens
techniques sérieux, il dédia plusieurs années
à l’étude du métier, sacrifiant un peu l’art,
ce qui le conduit plus tard vers l’art décoratif
mural.
Dans ce domaine il a décoré à la fresque
une salle dans le château ancien de Monte-
gufoni, près de Florence, toute l’église de
Semsales, canton de Fribourg, en Suisse,
et une autre église à La Roche, également
en Suisse.
Actuellement son art est orienté vers un
réalisme, très intense, d’où le lyrisme et la
fantaisie ne sont pas exclus.
262
Severini. C’est une œuvre d’un dessin serré
où l’on voit une guitare dans un grand
paysage. Il y a dans ce tableau, écrit Pierre
Courthon, de très justes rapports de tons.
La gamme de la peinture est sourde. La
main se retient peut-être un peu. On aimerait
voir éclater au milieu de cette noble ordon-
nance quelque chose de l’ancienne fougue
futuriste du peintre.
Pour nous il semble au contraire intéres-
sant de suivre cette évolution, et pour la
mieux comprendre nous résumons en quel-
ques lignes les étapes de la carrière de celui
qui doit compter parmi ceux dont le nom
est à retenir.
Né à Cortone (Toscane, Italie) en 1883,
Gino Severini a commencé à étudier la
peinture à Rome, en faisant du paysage
dans la campagne romaine.
Il est venu à Paris en 1905, pour étudier
de près les grands impressionnistes et néo-
impressionnistes qu’il admirait beaucoup. Il
fut à Paris des Indépendants, et rentra
assez vite en relation avec Bragne, Dufy,
Picasso, Utrillo, etc... En 1910, d’accord
avec le poète futuriste F. F. Marinetti, et
en collaboration avec des peintres italiens :
Boccioni, Carrà, Russolo, il organisa les pre-
miers manifestes et expositions des futuristes
italiens. La première exposition eut lieu
chez Bernheim, février 1912 ; Severini y
prit part avec le tableau : « Pan-Pan à
Monico », « La modiste », « Le Boulevard »,
« Souvenirs de voyage », etc.
Les buts généraux du futurisme pictural
étaient de continuer l’impressionnisme, en lui
donnant une forme, c’est-à-dire en cherchant
pour la forme ce que les impressionnistes
avaient cherché pour la couleur. De ces
recherches était sortie presque une esthétique
du mouvement, parce que, par commodité de
recherche, les futuristes choisissaient le plus
souvent des corps en mouvement, et aussi
parce que leurs préférences étaient pour un
art lyrique, très De Lacroix, et un art direct
comme inspiration, car ils avaient voué
virtuellement les musées au feu, et ils disaient
que c’était dans la vie moderne, et non dans
la culture, que notre intuition devait trouver
la matière, le contenu de l’art.
Vers 1915 Severini fit partie du groupe
de « L’Effort moderne », avec Juan Gris,
Laurens, Lipchitz, Metzinger, Bragne, Léger,
Herbin, Valmier, etc.
Voulant donner à son art des moyens
techniques sérieux, il dédia plusieurs années
à l’étude du métier, sacrifiant un peu l’art,
ce qui le conduit plus tard vers l’art décoratif
mural.
Dans ce domaine il a décoré à la fresque
une salle dans le château ancien de Monte-
gufoni, près de Florence, toute l’église de
Semsales, canton de Fribourg, en Suisse,
et une autre église à La Roche, également
en Suisse.
Actuellement son art est orienté vers un
réalisme, très intense, d’où le lyrisme et la
fantaisie ne sont pas exclus.
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