CRD OUÏS
CES difficultés étant surmontées, rien
ne nous arrête plus à poursuivre
le chemin plus hâtivement, ame-
nant la période fébrile d’entraîne-
ment, dirais-je, de « performance », de vo-
lonté à battre continuellement son propre
record. Ceci n’est possible évidemment qu’a-
vec des élèves ayant acquis un niveau de
métier assez identique, le point de départ
étant à peu près partout pareil. Des groupes
de deux à trois grands modèles (grès, pots,
bonbonnes, jarres, tonneaux, chaises, para-
pluies) se suivront sans répit, de vingt en
vingt minutes durant le premier trimestre,
de quinze en quinze minutes durant le
deuxième, pour arriver à dix, voir neuf mi-
nutes.
Vous voyez d’ici l’espèce de leçon que
semblable manège peut donner ; combien
nous sommes loin de ce morne ennui, de cette
lassitude ou bien de la série des inévitables
« blagues », qui fusent alors forcément à
droite et à gauche, tellement le plâtre est
ennuyeux, tellement le modèle est long à
hier (voir croquis 17).
Je crains de devoir écrire que cette leçon
est devenue une leçon de fatigue pour les
maîtres et pour les élèves ; non pas cette
fatigue d’attente, mais celle de pure recherche
de mesure constante.
N’est-ce pas téméraire d’avoir transformé
ces leçons de joie en devoirs de volonté?
Au fait, on ne se tue plus au travail.
L’habileté au croquis est un entraînement.
La leçon habituelle de dessin dure une
heure et demie dans les bons établissements
d’enseignement qui, soucieux de leur horaire,
établissent celui du dessin par deux leçons
consécutives, c’est-à-dire une heure et demie,
voire une heure trois quarts.
L’achèvement du dessin d’un modèle au
crayon, avec ombre graduée et pris dans l’at-
Croquis 14
Croquis d’élèves de l’Institut normal provincial d'enseignement, M. M. Renard, directeur
267
CES difficultés étant surmontées, rien
ne nous arrête plus à poursuivre
le chemin plus hâtivement, ame-
nant la période fébrile d’entraîne-
ment, dirais-je, de « performance », de vo-
lonté à battre continuellement son propre
record. Ceci n’est possible évidemment qu’a-
vec des élèves ayant acquis un niveau de
métier assez identique, le point de départ
étant à peu près partout pareil. Des groupes
de deux à trois grands modèles (grès, pots,
bonbonnes, jarres, tonneaux, chaises, para-
pluies) se suivront sans répit, de vingt en
vingt minutes durant le premier trimestre,
de quinze en quinze minutes durant le
deuxième, pour arriver à dix, voir neuf mi-
nutes.
Vous voyez d’ici l’espèce de leçon que
semblable manège peut donner ; combien
nous sommes loin de ce morne ennui, de cette
lassitude ou bien de la série des inévitables
« blagues », qui fusent alors forcément à
droite et à gauche, tellement le plâtre est
ennuyeux, tellement le modèle est long à
hier (voir croquis 17).
Je crains de devoir écrire que cette leçon
est devenue une leçon de fatigue pour les
maîtres et pour les élèves ; non pas cette
fatigue d’attente, mais celle de pure recherche
de mesure constante.
N’est-ce pas téméraire d’avoir transformé
ces leçons de joie en devoirs de volonté?
Au fait, on ne se tue plus au travail.
L’habileté au croquis est un entraînement.
La leçon habituelle de dessin dure une
heure et demie dans les bons établissements
d’enseignement qui, soucieux de leur horaire,
établissent celui du dessin par deux leçons
consécutives, c’est-à-dire une heure et demie,
voire une heure trois quarts.
L’achèvement du dessin d’un modèle au
crayon, avec ombre graduée et pris dans l’at-
Croquis 14
Croquis d’élèves de l’Institut normal provincial d'enseignement, M. M. Renard, directeur
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