Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
moyen-âge s’inspiraient de la nature ; ils lui
empruntaient non-seulement la connaissance
des formes humaines et des draperies qui les
recouvrent, mais celle de la décoration. Les
gargouilles des cathédrales et quelques sculp-
tures secondaires représentent bien encore
des figures d’animaux irréels, mais les formes
compliquées et bizarres qui surchargeaient
les chapiteaux romans ont disparu pour faire
face à la flore et à la faune du pays. Une
plantureuse ornementation empruntée au
règne végétal accompagne les sujets, leur
sert de fond, les encadre, s’ajoute à eux pour
compléter l’effet décoratif. En Bourgogne et
en Normandie ce système de sculpture est
employé presque exclusivement ; il s’y répand
avec profusion aux dépens de la statuaire
fort en retard dans ces provinces. Aban-
donnant les feuillages fantastiques de l’épo-
que romane, il prend ses types dans la flore
indigène et les combine à l’architecture avec
une ampleur que doit conserver la sculpture.
L’album de Villard de Honnecourt renferme
un escargot et un homard admirablement
reproduits. Au XVe et XVIe siècle cette
reproduction de la nature devient monstru-
euse, banale et servile et sacrifie les ensembles
à l’étude des détails. La Renaissance appor-
tera plus de discrétion mais elle ne dépassera
pas l’élégance de la frise sculptée du portail
de Notre-Dame de Paris et de bien d’autres
motifs de Reims, Bourges, Chartres, etc.
Les sculpteurs du XIIIe siècle ne se bor-
nent pas à faire des emprunts à la nature.
Comme l’élite des intelligences de cette
époque ils prétendent embrasser toute l’éten-
due des connaissances humaines et la cathé-
drale gothique devient une véritable en-
cyclopédie du savoir humain. On y retrouve
des représentations empruntées aux Livres
Saints et aux légendes pieuses, des figurations
des saisons, les travaux agricoles, des arts
et des sciences, des métiers, les personihca-
tions des vertus et des vices.
Au XIIe siècle, un savant dominicain,
Vincent de Beauvais, fut chargé par saint
Louis de rédiger un grand ouvrage, résumé
de toutes les connaissances de son temps.
Cette compilation, intitulée le Miroir du
Monde, est divisée en quatre parties : le
miroir de la nature, le miroir de la science,
le miroir moral et le miroir historique. Les
cathédrales sont comme la traduction en

pierre du miroir du monde. Les ymagiers
de cette époque qui avaient pour but, non
de plaire, mais d’enseigner, ont traduit pour
le peuple le livre de Vincent de Beauvais.


A Chartres, un premier ensemble de trente
six compositions et de sept-cent cinquante-
cinq statues représente la création et les
115
 
Annotationen