Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique (8.1930)

des taches de goudron luisant. Je préfère le
chemin de sable qui s’en va par la campagne,
s’arrêtant à un carrefour de bicoques, et
puis ces rideaux d’arbres là-bas perdus dans
la brume ; ces nuages qui passent illuminant
le ciel, l’insecte perdu dans le feuillage ; un
chat lézardant au soleil.
» Tout le reste est misère et pauvreté mau-
vaise.
» Que nos salles de dessin soient des jar-
dins suspendus, d’où l’on découvre la cité
et les ciels changeants — que nos salles de
dessin soient la vie en marche, qu’elles soient

les traits essentiels de notre siècle, le reflet
de notre âme et qu’elles abdiquent en défini-
tive leur aspect poussiéreux de vieux musées
de province, d’arrière-boutique de marchands
de « postures » ou de gâcheurs de plâtre. Au
contraire, qu’elles soient nobles, et belles,
et fières de notre art ; que l’on s’y sente
grandi et meilleur ; que la volonté de vaincre
et d’aimer s’en dégage enfin. »
Massonet.


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