l’union du royaumë et de l'empire 239
dans rignorance des événements qui ont boule-
versé le monde, et se réveillerait tout à coup,
celui-lk ne reconnaîtrait plus l’Angleterre et s’ima-
ginerait avoir dormi cent ans.
II verrait, il aurait vu, en février dernier, des
cours martiales, légalement instituées et capables
de condamner à mort, sans appel et sans publi-
cité, des citoyens de la libre Angleterre.
II verrait des fonctionnaires pénétrer dans les
usines, pour y faire le recensement du matériel ;
il Amrrait des agents de l’Etat contrôler les profits
des particuliers et verser les sommes dépassant un
taux déterminé, dans les caisses de l’Echiquier.
II verrait les ouvriers et les patrons traduits par
la force d une loi devant un tribunal chargé de
régler leurs conflits ; il verrait les immémoriales
règles professionnelles, d’autant plus chères et
d’autant plus robustes qu’elles sont non écrites,
traquées par la loi, persécutées, vaincues ; il ver-
rait des brigades d’ouvriers, marchant selon les
ordres de l’Etat, comme des soldats, et allant rem-
placer leurs camarades grévistes.
II verrait les employés de l’État établir des
listes de tous les citoyens du royaume capables
d’être un jour requis de prêter leurs services, soit
dans les usines, soit à l’armée.
Gar il entendrait aussi le peuple anglais discu-
ter sur l’opportunité d’instaurer un régime d’obli-
gation militaire semblable à celui qui est en vi-
gueur sur le continent et finalement, l’accepter
sans murmure.
dans rignorance des événements qui ont boule-
versé le monde, et se réveillerait tout à coup,
celui-lk ne reconnaîtrait plus l’Angleterre et s’ima-
ginerait avoir dormi cent ans.
II verrait, il aurait vu, en février dernier, des
cours martiales, légalement instituées et capables
de condamner à mort, sans appel et sans publi-
cité, des citoyens de la libre Angleterre.
II verrait des fonctionnaires pénétrer dans les
usines, pour y faire le recensement du matériel ;
il Amrrait des agents de l’Etat contrôler les profits
des particuliers et verser les sommes dépassant un
taux déterminé, dans les caisses de l’Echiquier.
II verrait les ouvriers et les patrons traduits par
la force d une loi devant un tribunal chargé de
régler leurs conflits ; il verrait les immémoriales
règles professionnelles, d’autant plus chères et
d’autant plus robustes qu’elles sont non écrites,
traquées par la loi, persécutées, vaincues ; il ver-
rait des brigades d’ouvriers, marchant selon les
ordres de l’Etat, comme des soldats, et allant rem-
placer leurs camarades grévistes.
II verrait les employés de l’État établir des
listes de tous les citoyens du royaume capables
d’être un jour requis de prêter leurs services, soit
dans les usines, soit à l’armée.
Gar il entendrait aussi le peuple anglais discu-
ter sur l’opportunité d’instaurer un régime d’obli-
gation militaire semblable à celui qui est en vi-
gueur sur le continent et finalement, l’accepter
sans murmure.