LA THEORIE DU JARDINAGE. i7
quent d'avoir des Palais, & d'être mieux logez à la Cam-
pagne qu'à la Ville. On peut dire, avec raison, qu'un Bâti-
ment de Campagne doit être proportionné à son étendue
de Jardin : car il sèroit aussi peu convenable de voir un ma-
gnifique Bâtiment dans un petit Jardin, qu'une petite mai-
sonnette dans un Jardin d'une vaste étendue ; ce sont deux
extrémités qu'il faut éviter, & faire ensorte que le Bâtiment
réponde au Jardin, & le Jardin au Bâtiment. Cependant il
vaudrait encore mieux ïë parler d'une petite Maison, ac-
compagnée d'un grand Jardin ; parce qu'une Maison de
Campagne doit différer d'une de Ville, où la grandeur des
Bâtimens estplus necessaire que celle des Jardins, par raport
à une habitation ordinaire, ôc à la valeur du terrain : On ne
recherche même la Campagne, que pour y avoir des Jar-
dins plus varies & plus magnifiques.
Voici à peu près les règles générales qu'on doit sûivre,
dans les dilposîtions Se distributions des Jardins.
Il faut toujours deseendre d'un Bâtiment dans un Jardin
par un Perron de trois marches au moins, cela rend le Bâ-
timent plus sec & plus sain, èc l'on découvre de dessùs ce
Perron toute la veuë générale d'un Jardin > ou une bonne
partie ; ce qui forme un alpeft fort agréable.
Un Parterre est la première chose qui doit se presènter à
la veuë, & doit occuper les places les plus proches du Bâ-
timent, soit en face ou sur les cotez, tant par rapport à la
découverte qu'il cause au Bâtiment, que par rapport à sa.
beauté & à sa richesse qui sè trouve sans celle sous les yeux,
& se voit de toutes les fenêtres d'une Maison. On doit accom-
pagner les côtés d'un Parterre, de pièces qui le fassent va-
loir. Comme c'est une chose plate, il lui faut du relief tels
que sont les Bosquets &: les Palissàdes. Mais cela se doit fai-;
re sélon la situation du lieu ; & l'on remarquera avant que
de les planter, si l'on jouît d'une belle veuë de ce côté-là,
alors on doit tenir les côtés d'un Parterre tout découverts,
en y pratiquant des Boulingrins ôc autres Pièces plates, afin
de profiter de cette belle veuë, èc se donner de garde de"
la boucher par des Bosquets, à moins que ce ne soit des
Quinconces, Bosquets découverts avec des Palissades bas-
ses 5 ce qui n'empêche point l'œil de se promener au tra-
C
quent d'avoir des Palais, & d'être mieux logez à la Cam-
pagne qu'à la Ville. On peut dire, avec raison, qu'un Bâti-
ment de Campagne doit être proportionné à son étendue
de Jardin : car il sèroit aussi peu convenable de voir un ma-
gnifique Bâtiment dans un petit Jardin, qu'une petite mai-
sonnette dans un Jardin d'une vaste étendue ; ce sont deux
extrémités qu'il faut éviter, & faire ensorte que le Bâtiment
réponde au Jardin, & le Jardin au Bâtiment. Cependant il
vaudrait encore mieux ïë parler d'une petite Maison, ac-
compagnée d'un grand Jardin ; parce qu'une Maison de
Campagne doit différer d'une de Ville, où la grandeur des
Bâtimens estplus necessaire que celle des Jardins, par raport
à une habitation ordinaire, ôc à la valeur du terrain : On ne
recherche même la Campagne, que pour y avoir des Jar-
dins plus varies & plus magnifiques.
Voici à peu près les règles générales qu'on doit sûivre,
dans les dilposîtions Se distributions des Jardins.
Il faut toujours deseendre d'un Bâtiment dans un Jardin
par un Perron de trois marches au moins, cela rend le Bâ-
timent plus sec & plus sain, èc l'on découvre de dessùs ce
Perron toute la veuë générale d'un Jardin > ou une bonne
partie ; ce qui forme un alpeft fort agréable.
Un Parterre est la première chose qui doit se presènter à
la veuë, & doit occuper les places les plus proches du Bâ-
timent, soit en face ou sur les cotez, tant par rapport à la
découverte qu'il cause au Bâtiment, que par rapport à sa.
beauté & à sa richesse qui sè trouve sans celle sous les yeux,
& se voit de toutes les fenêtres d'une Maison. On doit accom-
pagner les côtés d'un Parterre, de pièces qui le fassent va-
loir. Comme c'est une chose plate, il lui faut du relief tels
que sont les Bosquets &: les Palissàdes. Mais cela se doit fai-;
re sélon la situation du lieu ; & l'on remarquera avant que
de les planter, si l'on jouît d'une belle veuë de ce côté-là,
alors on doit tenir les côtés d'un Parterre tout découverts,
en y pratiquant des Boulingrins ôc autres Pièces plates, afin
de profiter de cette belle veuë, èc se donner de garde de"
la boucher par des Bosquets, à moins que ce ne soit des
Quinconces, Bosquets découverts avec des Palissades bas-
ses 5 ce qui n'empêche point l'œil de se promener au tra-
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