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https://doi.org/10.11588/diglit.8283#0264
DES PLUS ÏAMEUX PEINTRES. 2.O7
fortî ce grand homme qu'on a furnommé le Prince des gra~
ces èc du coloris. Corre'ge.
Ce peintre étoît de ces génies heureux qui apportent en
naiflant une difpofition naturelle qui avec de foibles iëcours
vous conduit à la perfection. Sans être forti de Ion païs, fans
avoir vu Rome ni Venife , fans avoir confulté les figures anti-
ques , ni aucun modèle de plafonds, de racourcrs, de cou-
poles , ce fameux artifte à été créateur de fa manière 3 il ne
doit qu'à lui même le haut point de perfection où il a porté la
peinture.
Son origine n'eu: point encore conftatée. Son pere félon
quelques ( a) auteurs étoit ifïu d'une noble famille de Corré- (*)
ge nommée de AUégris & il a laifle de grands biens à un fils u F' Qna"idi"
unique qu'il avoit. Les penfées élevées de ce peintre &: les
fciences dont il étoit orné, telles que la philofophie, l'Archi-
tecture & autres font la fuite d'une belle éducation, partage or-
dinaire des gens nobles &: aifés,mais la joye qu'il eut de porter
une fomme de deux cens livres à fon indigente famille, com-
me il fera dit dans la fuite, n'annonce pas un homme riche &z
de noble origine. D'autres auteurs ont dit que fon pere étoit
laboureur né de parens pauvres & qu'il le fut durant fa vie. Une
nombreufe famille, le prix modique qu'il retiroit de fes ou-
vrages, le temps confidérable qu'il employait à les finir, n'é-
toit pas le moyen de s'enrichir 3 cet état de (b) médiocrité qui (b) Vafarï eft du*
le rendoit mélancolique convient mieux à la caufe de fa mort [e"£mient. de 5a
, , V \ r • batte origine, p. 3.
<x aux autres evenemens de la vie. p. i3.
Le Corrége a peint à frefque la coupole de la grande Eglife De piles vie deî>
de Parme, il y a repréfenté le Paradis avec un petit nombre pemtie:".p-£f>*"
d'anges &i les quatre docteurs de l'Egjife dans les angles. Mal-
gré la ruine de ces beaux morceaux & le peu de clarté qui
régne dans cette Eglife , on découvre des racourcis, des
figures &; des têtes admirables. Saint Jean des Bénédictins eft
encore un chef-d'œuvre de fa main. La coupole repréfenté
l'afcenfion du Sauveur entouré des douze apôtres figures dé-
tachées èc de la dernière beauté. Cet ouvrage eft mieux con-
fervé & mieux éclairé que celui du Dôme. Il avoit pe'nt le
couronnement de la Vierge dans la tribune de la même Eglife
laquelle a été abattue pour agrandir le chœur. Le Duc de
Parme avant cette deftruction fit tranfporter les deux plus bel-
les figures & copier toute la tribune par les Carraches % & Çe>
fortî ce grand homme qu'on a furnommé le Prince des gra~
ces èc du coloris. Corre'ge.
Ce peintre étoît de ces génies heureux qui apportent en
naiflant une difpofition naturelle qui avec de foibles iëcours
vous conduit à la perfection. Sans être forti de Ion païs, fans
avoir vu Rome ni Venife , fans avoir confulté les figures anti-
ques , ni aucun modèle de plafonds, de racourcrs, de cou-
poles , ce fameux artifte à été créateur de fa manière 3 il ne
doit qu'à lui même le haut point de perfection où il a porté la
peinture.
Son origine n'eu: point encore conftatée. Son pere félon
quelques ( a) auteurs étoit ifïu d'une noble famille de Corré- (*)
ge nommée de AUégris & il a laifle de grands biens à un fils u F' Qna"idi"
unique qu'il avoit. Les penfées élevées de ce peintre &: les
fciences dont il étoit orné, telles que la philofophie, l'Archi-
tecture & autres font la fuite d'une belle éducation, partage or-
dinaire des gens nobles &: aifés,mais la joye qu'il eut de porter
une fomme de deux cens livres à fon indigente famille, com-
me il fera dit dans la fuite, n'annonce pas un homme riche &z
de noble origine. D'autres auteurs ont dit que fon pere étoit
laboureur né de parens pauvres & qu'il le fut durant fa vie. Une
nombreufe famille, le prix modique qu'il retiroit de fes ou-
vrages, le temps confidérable qu'il employait à les finir, n'é-
toit pas le moyen de s'enrichir 3 cet état de (b) médiocrité qui (b) Vafarï eft du*
le rendoit mélancolique convient mieux à la caufe de fa mort [e"£mient. de 5a
, , V \ r • batte origine, p. 3.
<x aux autres evenemens de la vie. p. i3.
Le Corrége a peint à frefque la coupole de la grande Eglife De piles vie deî>
de Parme, il y a repréfenté le Paradis avec un petit nombre pemtie:".p-£f>*"
d'anges &i les quatre docteurs de l'Egjife dans les angles. Mal-
gré la ruine de ces beaux morceaux & le peu de clarté qui
régne dans cette Eglife , on découvre des racourcis, des
figures &; des têtes admirables. Saint Jean des Bénédictins eft
encore un chef-d'œuvre de fa main. La coupole repréfenté
l'afcenfion du Sauveur entouré des douze apôtres figures dé-
tachées èc de la dernière beauté. Cet ouvrage eft mieux con-
fervé & mieux éclairé que celui du Dôme. Il avoit pe'nt le
couronnement de la Vierge dans la tribune de la même Eglife
laquelle a été abattue pour agrandir le chœur. Le Duc de
Parme avant cette deftruction fit tranfporter les deux plus bel-
les figures & copier toute la tribune par les Carraches % & Çe>