DES FAMEUX SCULPTEURS. 2$!
Un genre de vie simple & éloigné de toute
intrigue n’a pu fournir aucun événement pour
cette vie. Je me bernerai donc à dire qu’il avoit
une sorte de dissiculté dans le caractère-, effet
naturel de 1 <. grande solitude a laquelle il s’étoit
livré des sa ieunesse. L’idée seule qu’on vouloit
manquer à la place qu’il occupoit à l’Académie
le rendoit quelquefois épineux dans ses assem-
blées. Il étoit sobre, d’une probité exaétc, af-
fable , & exempt des goûts dont les plus grands
hommes se laissent si souvent dominer ; son
cœur étoit excellent ; ceux qui le voyoient as-
siduement obtenoient aisément sa confiance ;
il ne pouvoir se persuader , malgré ses fré-
quentes expériences, qu’ils fussent capables de
le tromper.
Vancleve a été un de nos bons Sculpteurs,
& un de ceux qui ont le plus travaillé de nos
jours. L’amour de son art le dominoit tellement,
que pour s’y livrer plus librement, il se leva
contaminent, durant le cours de sa vie, à quatre
heures du matin. Extrêmement curieux de bien
faire , ses premières idées le contenaient peu ,
il revenoit dessus, & lorsqu’elles étoient arrê-
tées , le choix & l’imitation de la nature lui
faisoient recommencer le même travail. La dif-
Un genre de vie simple & éloigné de toute
intrigue n’a pu fournir aucun événement pour
cette vie. Je me bernerai donc à dire qu’il avoit
une sorte de dissiculté dans le caractère-, effet
naturel de 1 <. grande solitude a laquelle il s’étoit
livré des sa ieunesse. L’idée seule qu’on vouloit
manquer à la place qu’il occupoit à l’Académie
le rendoit quelquefois épineux dans ses assem-
blées. Il étoit sobre, d’une probité exaétc, af-
fable , & exempt des goûts dont les plus grands
hommes se laissent si souvent dominer ; son
cœur étoit excellent ; ceux qui le voyoient as-
siduement obtenoient aisément sa confiance ;
il ne pouvoir se persuader , malgré ses fré-
quentes expériences, qu’ils fussent capables de
le tromper.
Vancleve a été un de nos bons Sculpteurs,
& un de ceux qui ont le plus travaillé de nos
jours. L’amour de son art le dominoit tellement,
que pour s’y livrer plus librement, il se leva
contaminent, durant le cours de sa vie, à quatre
heures du matin. Extrêmement curieux de bien
faire , ses premières idées le contenaient peu ,
il revenoit dessus, & lorsqu’elles étoient arrê-
tées , le choix & l’imitation de la nature lui
faisoient recommencer le même travail. La dif-