Vies
confrère, procédé bien honorable à ces deux
grands artistes.
Après une maladie au foie qui avoir paru
accompagnée des symptômes dé l’hydropisie,
& qui l’a fait souffrir durant dix mois , Bou-
chardon mourut en 1762,, lailTant une fortune
honnête, preuve de sa bonne conduite.
Ce S culpreur le plus exaét, & le plus grand
dessînareur qui ait peut-être encore existé, avoit
une manière de dessiner à la sanguine , dont on
ne peut guère se servir qu’on ne soit bien sûr
de son trait. Quand vous le regardiez, vous
étiez long-temps sans rien voir sur le papier,
tant le trait de son crayon étoit fin , & cepen-
dant il en étoit si alluré qu’il n’effaçoit point. Le
trait fait de tout le delïin , il appuyoit le crayon
dessus, èn repentant les ombres & les parties
fortement exprimées, & vous découvriez alors
ce qui n’étoit aperçu que de lui.
Ses compositions comparables au style simple,
plus difficile à bien soutenir que le sublime ,
sont d’une simplicité qui n’en est que plus ad-
mirable ; il pensoit à la grecque , en homme
dont l’esprit est nourri des pensées des grands
artistes de l’antique Rome. S’il leur a dû une
partie de ses succès , souvent sussi le défaut de