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Diehl, Charles
L ' Afrique byzantine: histoire de la domination byzantine en Afrique (533-709) — Paris, 1896

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https://doi.org/10.11588/diglit.16902#0341
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300 HISTOIRE DE LA DOMINATION BYZANTINE EX AFRIQUE

plus de quatre siècles que Rome a occupé les provinces
africaines, jamais elle n'ait pu complètement déposer les
armes » *, cependant elle était parvenue à imposer son autorité
à la plupart des tribus, à leur donner une manière d'organisa-
tion, à les astreindre à des obligations précises, à employer
leurs contingents irréguliers — nous dirions leurs goums —
pour renforcer l'armée d'occupation2; et le développement
rapide que le christianisme prit en Afrique avait encore con-
tribué à répandre parmi les tribus l'influence de la civilisation
romaine. A la faveur de l'anarchie vandale, cet édifice si labo-
rieusement construit s'était écroulé de toutes parts ; partout
de grands états indigènes s'étaient constitués en pleine indé-
pendance, et devant leurs razzias incessantes, leurs ravages
laissés impunis, lentement la vie romaine cédait la place et
disparaissait. On a vu quelle était au lendemain delà conquête
byzantine la puissance des grands chefs berbères, l'étendue de
leur domination; on a montré par quelles longues guerres,
par quels patients efforts les généraux impériaux avaient réussi
à leur imposer une soumission momentanée; on a expliqué
par quelles mesures défensivesles officiers de Justinien avaient
tâché de prémunir l'Afrique contre les attaques futures de
leurs adversaires. Mais un perpétuel pied de guerre ne saurait
constituer un état durable; la paix une fois établie, si courte
qu'elle dût être, la diplomatie byzantine devait chercher à
inaugurer un mode de relations nouvelles ; sur ce point comme
sur tant d'autres, elle devait tâcher de relever les antiques
traditions de Rome et, complétant l'œuvre des armes, s'appli-
quer à faire accepter aux tribus la suzeraineté de l'empire.
C'est ce modus vive?idi, dont l'effet fut d'étendre bien au delà
des limites de la province l'influence de l'autorité grecque, que
nous tenterons de mettre en lumière, après avoir, au préa-
lable, rapidement fait connaître la distribution géographique
et le caractère des peuples auxquels il s'appliqua.

1. Gagnât, L'Armée romaine d'Afrique, p. 90.

2. Ibid., p. 325-333.
 
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