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Diehl, Charles
Figures byzantines (Band 1) — Paris, 1908

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https://doi.org/10.11588/diglit.25222#0228
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218

figures byzantines

galerie de portraits à « cette grande pécheresse,
comme dit M. Schlumberger, dont les charmes devaient
avoir une influence si fatale et qui devait successi-
vement se faire aimer de trois empereurs ». A la
vérité, il faut le dire tout de suite, sa figure en bien
des points nous restera obscure, et de cette énigma-
tique et mystérieuse souveraine, d’avance il faut
nous résigner à ignorer beaucoup. Quand les docu-
ments se taisent, l’imagination, si ingénieuse soit-
elle, n’a point, je crois, le droit de suppléer à leur
silence : c’est en prenant avec les textes de sembla-
bles libertés qu’on risque de faire non plus de l’his-
toire, mais du roman. Or Byzance n’est point du tout,
comme l’affirme M. de Vogüé, « un domaine de
féerie, un pays vierge et inconnaissable » : c’est un
pays fort réel, qu’on peut et qu’on doit s’efforcer de
connaître scientifiquement. Il se peut qu’à l’étudier
ainsi, Théophano semble à quelques-uns moins pitto-
resque qu’on ne la représente d’ordinaire; mais du
moins, je l’espère, elle apparaîtra plus vraie.

I

D’où sortait cette impératrice fameuse lorsque,
vers la fin de l’année 956, elle épousa le fils unique
du basileus Constantin VII, le jeune Romain, héri-
tier présomptif de l’empire? On ne le sait trop. Les
chroniqueurs de cour, soucieux du bon renom de la
dynastie, affirment gravement qu’elle était issue
d’une très ancienne et très noble famille, et que
l’empereur et sa femme éprouvèrent une joie indi-
cible d’avoir découvert pour leur fils une épouse
 
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