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Diehl, Charles
Une République patricienne: Venise — Paris, 1921

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https://doi.org/10.11588/diglit.39129#0080
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SS UNE RÉPUBLIQUE PATRICIENNE : VENISE
Famagouste. Peu après, la possession de Ténédos
allumait une nouvelle guerre. Venise souhaitait
fort occuper cette position, qui commandait l’entrée
des Dardanelles; en 1375, elle en obtint la cession
de l’empereur grec et, malgré les Génois qui n’hési-
tèrent pas, pour contrecarrer leurs rivaux, à provo-
quer une révolution de palais à Constantinople,
elle s’y établit en janvier 1377. La lutte décisive
entre les deux cités rivales devenait inévitable.
Vettore Pisani, l’amiral vénitien, la mena vigou-
reusement dans toute la Méditerranée; mais, en
1379, il se laissait battre devant Pola par une flotte
génoise apparue dans l’Adriatique, où, depuis 1358,
Venise avait dû céder la Dalmatie aux Hongrois.
La situation devint alors terrible pour Venise.
L’Istrie et la Dalmatie étaient conquises par ses
adversaires; bien plus, la ville même était attaquée
dans ses lagunes, et Chioggia tombait aux mains
des Génois. Attaquée par mer par la flotte de
Gênes, par terre, par les troupes du roi de Hon-
grie et du seigneur de Padoue, cernée de toutes
parts, privée de sa flotte qui aurait pu la protéger,
Venise semblait perdue, et Doria se flattait, comme
il le disait, de « brider » les chevaux orgueilleux
qui dominent le portail de Saint-Marc. A cette
heure grave, où son existence même était enjeu,
Venise fit preuve d’une constance admirable. Pisani,
destitué et emprisonné après sa défaite de Pola,
fut rappelé au commandement et chargé de la
défense. Il la conduisit énergiquement. L’arrivée
opportune d’une escadre qui, sous les ordres de
Carlo Zeno, revenait du Levant, acheva d’assurer
le salut de la cité. Chioggia fut bloquée à son tour,
et les Génois qui l’occupaient obligés, après
 
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