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LA VIE RAISONNABLE DE DESCARTES 29

qu'ils étaient invisibles, il n'avait eu garde de les
voir.
Ses terres de Poitou furent vendues ; cependant
il n'acheta point de charge. Un de ses parents qui
avait celle de commissaire aux vivres des armées des
Alpes, qui vint à mourir et dont il s'agissait de régler
les affaires, et peut-être de prendre la place, lui fut
cause de se remettre en route, et il partit pour
l'Italie.
A ce mot, un lecteur moderne imagine une rela-
tion de voyage, des prosternements devant les ta-
bleaux. des évocations de l'âme des villes, des cen-
tons d'histoire, toutes choses devenues communes
par l'exemple des Byron et des Chateaubriand. Mais
on s'en dispensait alors, chacun ayant soin en ce
temps-là de ne parler que de ce qu'il savait, et ne se
Agurant pas que, pour avoir changé de lieu, le pre-
mier venu fût appelé à donner son avis sur les beaux-
arts, l'histoire, les mœurs et les gouvernements.
Toute cette époque manque heureusement d'une
aussi vaine littérature. Si nous avions les notes de
voyage de Descartes, hormis quelques observations
sur les phénomènes naturels sans doute, soyons
assurés qu'on n'y lirait autre chose que des aven-
tures de route, les réAexions courantes sur le climat,
les sites, la largeur des rues dans les villes, l'orne-
ment des promenades, la beauté des femmes, etc.,
joint le récit des cérémonies que le hasard mit sur
son chemin. Comme il était curieux de ce dernier
objet, il est probable que les fêtes de l'année sainte
ou jubilé tombant en 1625, lui furent une raison
d'aller à Rome.
 
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