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FONT AINEBLEA U

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se donnait en deuil de son mari, cyprès, colonnes brisées,
autels penchants, etc. Dans tout ce qui lui appartint dès
lors, dans tout ce qu’on dessina pour elle, le même veuvage
fut rappelé, principalement par les miroirs brisés, les éventails
dont les plumes arrachées s’envolent, et les étincelles d’un
brasier accompagnant l’hexamètre célèbre : « Ardorem
extincta testantur vivere flamma. L’ardeur du feu détruit se
voit aux étincelles. »
Que de fêtes, dont nous n’avons que les récits ! Il en est
une pourtant, une seule, dont les costumes nous sont par-
venus, tracés de la main du Primatice, pourvus d’indications
écrites qui complètent la curiosité. Ces pièces uniques se
voient au cabinet de Stockholm. On y surprend le diver-
tissement de la cour dans ses expressions singulières.
C’est une mascarade mythologique, où figurent Apollon,
Saturne, Junon, Pallas, Vénus, sans oublier la Parque et
le modèle d’un Satyre, qui dut avec plusieurs autres pareils
servir le festin, car il tient un plat à la main. La Parque
s’avance assise sur une tortue, ce qui souhaitait longue vie
au prince qu’on régalait. Mercure, dans son rôle de psy-
chopompe, conduisait une âme éplorée. Un vainqueur traîné
dans un char par des captifs enchaînés, un couple d’Alexan-
dre et Thalestris, décèlent une partie héroïque dans le bal
ou dans le cortège. Il y avait aussi une Vierge folle et un
David qui supposent une partie tirée de l’Ecriture.
Les animaux qui figurent là dedans sont des mannequins
où le figurant s’enferme. Les masques sont attachés au moyen
de mentonnières. Les indications du costumier sont de
cette sorte : satin bleu rayé d’argent, taffetas rayé d’or, pourpoint
de toile d’argent, etc. Quelquefois ces notes viennent du
Primatice lui-même : en italien, tela d’oro (toile d’or), ou
écorchées du français, velur.
Ainsi se donnait carrière l’imagination dans la mythologie
et dans l’histoire; elle ne courait pas moins à travers les
 
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