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FONTAINEBLEAU
A la médiocrité du bâtiment d’autre part, le nouveau roi
remédia par des revêtements de pierre à bossage dans ceux
de la cour du Cheval blanc et de la cour de la Fontaine,
qu’il borda d’une terrasse en saillie de la galerie.
Pour les ornements de l’intérieur, furent mis en mou-
vement les sculpteurs et les peintres, de moindre talent il
est vrai que ceux de la précédente époque, mais qui ne s’en
offraient pas moins au service du roi en grand nombre;
car plus on pousse la recherche à cet égard, plus on est
surpris de trouver, en un temps où n’existait encore rien
qu’on puisse nommer école française, tant de peintres prêts
à s’employer.
C’est que la renommée de Fontainebleau les avait attirés
en foule. Loin de la faire oublier, un demi-siècle de recul
avait joint la vénération à la faveur que la résidence en avait
recueillie dans toute l’Europe, conférant à celle-ci le carac-
tère, non seulement de riche palais, mais d’école. Outre
la troupe des élèves employés sous les maîtres à des décora-
tions en cours, on y voyait paraître en foule de jeunes peintres
venus pour s’instruire, à qui, en l’absence de la cour, on
ouvrait les salles et les galeries.
Une seconde floraison de talents en cet endroit présenta
donc à la fois l’aspect d’un atelier de production et celui
d’un foyer d’étude : au point que l’un et l’autre apparaissent
confondus jusque dans les artistes que le nouveau règne
mettait à l’œuvre; nombre de dessins gardés en portefeuille
témoignant chez ceux-ci, par les copies tirées de la production
précédente, signées de leur style et souvent de leur nom,
une docilité de disciples. Ajoutez les ressemblances saisies
jusque dans leurs œuvres originales, avec les productions
des grands maîtres de Fontainebleau.
Le principal témoin de ce renouveau de l’art de peindre
apparaît dans Toussaint-Dubreuil, qui peignit dans les
chambres du pavillon des Poêles, où avait logé Charles-
FONTAINEBLEAU
A la médiocrité du bâtiment d’autre part, le nouveau roi
remédia par des revêtements de pierre à bossage dans ceux
de la cour du Cheval blanc et de la cour de la Fontaine,
qu’il borda d’une terrasse en saillie de la galerie.
Pour les ornements de l’intérieur, furent mis en mou-
vement les sculpteurs et les peintres, de moindre talent il
est vrai que ceux de la précédente époque, mais qui ne s’en
offraient pas moins au service du roi en grand nombre;
car plus on pousse la recherche à cet égard, plus on est
surpris de trouver, en un temps où n’existait encore rien
qu’on puisse nommer école française, tant de peintres prêts
à s’employer.
C’est que la renommée de Fontainebleau les avait attirés
en foule. Loin de la faire oublier, un demi-siècle de recul
avait joint la vénération à la faveur que la résidence en avait
recueillie dans toute l’Europe, conférant à celle-ci le carac-
tère, non seulement de riche palais, mais d’école. Outre
la troupe des élèves employés sous les maîtres à des décora-
tions en cours, on y voyait paraître en foule de jeunes peintres
venus pour s’instruire, à qui, en l’absence de la cour, on
ouvrait les salles et les galeries.
Une seconde floraison de talents en cet endroit présenta
donc à la fois l’aspect d’un atelier de production et celui
d’un foyer d’étude : au point que l’un et l’autre apparaissent
confondus jusque dans les artistes que le nouveau règne
mettait à l’œuvre; nombre de dessins gardés en portefeuille
témoignant chez ceux-ci, par les copies tirées de la production
précédente, signées de leur style et souvent de leur nom,
une docilité de disciples. Ajoutez les ressemblances saisies
jusque dans leurs œuvres originales, avec les productions
des grands maîtres de Fontainebleau.
Le principal témoin de ce renouveau de l’art de peindre
apparaît dans Toussaint-Dubreuil, qui peignit dans les
chambres du pavillon des Poêles, où avait logé Charles-