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FONTAINEBLEA U

habitude, Henri IV était le plus aimable des hommes. Il
y avait en lui du chevalier servant, des égards et des sou-
missions à l’adresse de l’objet aimé, retenues de la tradition
courtoise que la pastorale transmettait. En sorte que, jusque
dans l’ignominie des mœurs, on ne peut tout à fait mécon-
naître chez un prince qui dans le gouvernement fait si
grande figure, du moins une étincelle d’honneur qui tempère
cet avilissement.
Les vrais traits de son visage sont assez peu connus.
Un stéréotype répandu par les recueils des rois de France
et albums de tout genre s’est substitué dans l’imagination
des foules à une vérité qu’on ne retrouve qu’à une assez
grande profondeur et dans les pièces originales, les peintures
de Pourbus même n’y suffisant pas. La chance en cela veut
que son règne ait encore connu, entre les mains des Dumoû-
tier et des Quesnel, l’usage des crayons, qui depuis les
Clouet vivait implanté en France, et qui sont les témoins
directs d’une ressemblance. La mode en passa peu après
les guerres civiles et le tableau à l’huile à nouveau triompha,
le plus souvent au détriment du vrai, négligé pour la pompe
et l’effet.
A côté des crayons dont on nomme les auteurs, il en est
de main inconnue parmi lesquels se trouvent en ce temps-là
les meilleurs. De ce nombre sont les plus beaux portraits
que nous ayons de Gabrielle, accusant au surplus, dans une
figure charmante par l’expression du regard, le plus intéressé
et le plus despotique des caractères.
D’Henriette nous n’avons pour crayons que deux Quesnel,
de Jacqueline de Beuil, un Foulon. Du roi nous en possédons
deux : l’un de Quesnel, l’autre de Foulon, merveilleusement
concordants, le second animé d’un éclair singulier de la
prunelle claire, et d’un sourire qui sous le large nez, confondu
dans la demi-grimace qu’impriment des traits fatigués, ne
s’en rend que plus vif et plus parlant.
 
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