DE HENRI IV A NAPOLÉON III
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c’est en Italie que Pluvinel s’était instruit et qu’il avait fait
sa réputation, ce qui ne l’empêchait pas d’estimer que
« l’école étrangère n’est pas propre aux esprits français ».
Rentré en France, il eut de Henri III la charge de premier
écuyer; Henri IV lui donna la grande écurie et le fit gou-
verneur du duc de Vendôme et du dauphin. En même
temps, il ouvrait une académie, où l’on se porta en foule,
et pour laquelle, quand Louis XIII fut roi, il proposait
l’établissement d’Etat, avec des filiales dans quatre autres
villes du royaume.
Autant que d’une science accomplie en ce qui regarde
sa profession, on trouve dans le livre où il en fait le projet
des vues générales riches d’information et les marques les
plus agréables d’une pénétration singulière. « Toute la
noblesse de cet État, dit-il, est plus passionnément désireuse
d’être instruite à la vertu, à la civilité, à la courtoisie, aux
bonnes mœurs, à la propreté, à bien faire les exercices, soit
des armes, soit de ceux qui se font pour le plaisir et pour la
bienséance, que de toute autre chose. » Et il a soin de
mettre dans ces écoles (qu’on pourrait dire normales} de
la guerre, du grand monde et des charges publiques (en
même temps que la cavalerie, les armes, la lance, la voltige,
et la course de bague), les mathématiques, la morale, l’his-
toire, la politique, le commandement militaire et celui des
places et des provinces.
Tels étaient ses desseins; tel fut sans aucun doute l’esprit
qui l’inspira dans son ministère particulier, lequel tendait
justement au même but que celui qu’avait poursuivi dans
son école de La Flèche le feu roi. Il n’est pas moins certain
que l’espèce d’anarchie où retomba le royaume quand
celui-ci fut mort ne put, en livrant la noblesse aux intrigues
et aux complications, qu’en contrarier et en retarder les
effets.
Personnellement, le roi se montrait peu capable de la
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c’est en Italie que Pluvinel s’était instruit et qu’il avait fait
sa réputation, ce qui ne l’empêchait pas d’estimer que
« l’école étrangère n’est pas propre aux esprits français ».
Rentré en France, il eut de Henri III la charge de premier
écuyer; Henri IV lui donna la grande écurie et le fit gou-
verneur du duc de Vendôme et du dauphin. En même
temps, il ouvrait une académie, où l’on se porta en foule,
et pour laquelle, quand Louis XIII fut roi, il proposait
l’établissement d’Etat, avec des filiales dans quatre autres
villes du royaume.
Autant que d’une science accomplie en ce qui regarde
sa profession, on trouve dans le livre où il en fait le projet
des vues générales riches d’information et les marques les
plus agréables d’une pénétration singulière. « Toute la
noblesse de cet État, dit-il, est plus passionnément désireuse
d’être instruite à la vertu, à la civilité, à la courtoisie, aux
bonnes mœurs, à la propreté, à bien faire les exercices, soit
des armes, soit de ceux qui se font pour le plaisir et pour la
bienséance, que de toute autre chose. » Et il a soin de
mettre dans ces écoles (qu’on pourrait dire normales} de
la guerre, du grand monde et des charges publiques (en
même temps que la cavalerie, les armes, la lance, la voltige,
et la course de bague), les mathématiques, la morale, l’his-
toire, la politique, le commandement militaire et celui des
places et des provinces.
Tels étaient ses desseins; tel fut sans aucun doute l’esprit
qui l’inspira dans son ministère particulier, lequel tendait
justement au même but que celui qu’avait poursuivi dans
son école de La Flèche le feu roi. Il n’est pas moins certain
que l’espèce d’anarchie où retomba le royaume quand
celui-ci fut mort ne put, en livrant la noblesse aux intrigues
et aux complications, qu’en contrarier et en retarder les
effets.
Personnellement, le roi se montrait peu capable de la