Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dimier, Louis; Lossky, Boris [Bearb.]
Fontainebleau — Paris, 1930

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.44055#0347
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
328

FONTAINEBLEAU

Jeu de la reine. Dans celui-ci, qui était son salon particu-
lier où l’on servait le thé à l’anglaise, elle trouva, vrai-
semblablement sans plaisir excessif, un mobilier Empire
au lieu des sièges et poufs capitonnés dont elle l’avait
regarni. Passant aux appartements de réception, l’impératrice
engagea les comtes Pontremoli et Walewski à visiter les
appartements des Chasses sans y aller elle-même, appréhen-
dant sans doute la trop forte émotion d’y retrouver le
souvenir de l’enfance du Prince impérial. Au salon de
Théagène, la cassette d’ivoire à laquelle la tradition des
guides attachait déjà le nom d’Anne d’Autriche ne réveilla
en elle que des souvenirs personnels attendris et lui fit dire :
« C’est mon coffret qui m’a servi de corbeille de mariage-;
c’est là que mon mari avait placé des gants et un éventail. »
Dans une pièce voisine de l’Ancienne comédie, l’impératrice
demanda où se trouvait le portrait en pied de Diane de
Poitiers, dévoilée à l’image de sa déesse tutélaire. Apprenant
que le tableau était au Louvre, elle répliqua : « Eh bien !
monsieur le Conservateur, on devrait vous le rendre. »
« Et, pour un instant, dans la voix si douce, sembla se
réveiller un ordre. »
La galerie François Ier évoqua chez elle le souvenir des
parties de patinage à roulettes. Dans l’appartement du pape,
triste silence à la vue de l’étang sans embarcations, et à la
nouvelle que sa gondole fut depuis longtemps vendue.
Enfin, la visite du musée chinois avec la mélancolique
joie d’y retrouver les cadeaux exotiques dont Napoléon III
avait coutume de la gâter les jours de sa fête, la traversée
du jardin des Pins et les adieux dans la cour qui avait vu
ceux de Napoléon.
Peu après, survint la première guerre mondiale. Dépouillé
du mobilier et des tentures murales, mis à l’abri, fermé au
public ainsi que les jardins, le château reçut, durant les
sombres années, une ambulance pour 500 blessés dans l’aile
 
Annotationen