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Dubois-Maisonneuve, A.; Clener, A. [Ill.]; Millin, Aubin L. [Ill.]
Peintures de vases antiques, vulgairement appelés étrusques (Band 1) — Paris, 1808

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https://doi.org/10.11588/diglit.5677#0139
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DESCRIPTION DES VASES. „3

Ce combat étoit figuré sur la partie convexe du bouclier1 de la déesse; s'il étoit
conforme à notre peinture il pouvoit occuper toute la superficie de ce bouclier.

Nous ferons observer dans ce ricbe dessin plusieurs groupes qui, sans être
aussi importants que ceux de Phidias et de Périclès, méritent aussi quelque
attention. Au milieu de la représentation il y a une guerrière à cheval qui va
percer un guerrier de sa lance : l'Amazone a un pétase comme ses autres com-
pagnes; le guerrier qu'elle combat a un bonnet conique comme celui des
Dioscures2. Un autre guerrier, coiffé d'un pareil bonnet, attaque vivement
en se couvrant de son bouclier, probablement avec une pierre, un guerrier
qui porte un pétase, et qui se défend avec les mêmes armes; au-dessous on
en voit un autre qui fuit, il a une semblable coiffure : l'artiste a voulu repré-
senter les guerriers que les Amazones avoient entraînés dans leur cause3.

Entre ce guerrier et l'Amazone renversée, il y en a un autre qui est cou-
vert d'un casque et armé d'une cuirasse; son bouclier est orné en dedans
d'un cercle avec des enroulements en forme de vagues, et d'une couronne
d'olivier qui peut-être annonce la protection de Minerve; il est probable que
ce guerrier est Thésée, et que l'Amazone à cheval est la reine Antiope : tous
deux combattent séparément d'autres adversaires avant la terrible rencontre
dans laquelle Antiope va trouver sa défaite.

PLANCHE LXII.

La femme ailée que nous voyons dans cette peinture4 est facile à recon-
noître, le caducée qu'elle tient à la main indique suffisamment que c'est Iris,

ço0£v. Ici c'est le bouclier qui couvre le visage du guer-
rier sans le cacher.

L'auteur du passage, inséré dans l'ouvrage attribué
à Aristote, ajoute que ces deux groupes étoient fixés
de manière qu'on n'auroit pu les détacher sans dé-
composer toute la statue : Hart k% àvccyK/nç, et nç ôo'i/Aoï-
TO ccVro Jteçicuçeiv, ro oûjxjtav ayaX^cc Xvetv rt kcci ai/yxetv.
Apulée, de Mundo, in ej. opp. éd. Alteb., 1778, m-8°,
p. 142; M. l'abbé Barthélémy, dans son Voyage d'A-
nacharsis, II, 23o, et jusqu'ici tous ceux qui ont parlé
de cette mémorable statue, ont adopté cette idée sans la
réfuter ; cependant on ne peut croire qu'en détachant
quelques figures du bouclier sur lequel la déesse s'ap-
puyoit, comme on le remarque sur quelques médailles,
Montfaucon, t. I, pi. LXXXIV, fig. 16, il eût fallu
décomposer toute la statue: le bouclier seul auroit été
endommagé; et en effet on voit qu'on n'auroit pu dé-
placer les figures que nous supposons être celles de
Phidias et de Périclès, sans ôter la figure d'un autre
guerrier qui est sur le plan inférieur, et sans détruire
une grande partie de cette belle composition.

(1) Intumescente ambituparmœ: Plin.,XXXVI, v.
Pausanias, qui n'a donné de ce chef-d'œuvre de l'art
qu'une description très imparfaite, dit seulement ê*tl
ri) àartiSi, sur le bouclier.

(2) Ceci est encore une des particularités de ce

vase.

(3) Sapillus, roi des Scythes, avoit envoyé à la reine
des Amazones une nombreuse cavalerie commandée
par son fils Panasagorus : Justin., Hist., II, 4. Ces
guerriers sont vêtus comme des Grecs, et non comme
des Scythes : ce n'est pas la seule singularité que nous
ayons observée, et qui feroit douter de l'authenticité
de ce beau vase, s'il n'avoit été examiné par un aussi
habile connoisseur que M. Tischbein: cet artiste l'avoit
dessiné et fait graver; mais la gravure n'a pas été pu-
bliée.

(4) Ce vase appartient à la Bibliothèque impériale ;
il a 6 pouces de haut et 7 pouces dans son plus grand
diamètre; sa forme est celle figurée planche V. Il a été
gravé par Caylus, Rec., II, pi. XXV, mais avec une
extrême incorrection.

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