LEIPSICK.
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bouveau propriétaire, la partie la plus importante
de son cabinet, quel qu'il soit.
Celte partie des estampes de M. Otto est certai-
nement la plus précieuse, puisque ces pièces ne se
retrouvent nulle part; cependant le reste de sa col-
lection présente encore de grandes richesses. Les
œuvres des vieux maîtres allemands y sont très-
beaux; celui d'Albert Durer est superbe. Le
cabinet est également bien pourvu dans les gra-
vures de France, de Flandre et d'Angleterre; dans
toutes ces classes, les épreuves sont belles et bien
conservées. Il serait même difficile de concevoir
comment, en peu d'années, le propriétaire serait
parvenu à former une collection si nombreuse, si
bien choisie, et d'un aussi grand prix, si on ne se
rappelait que M. Otto, riche négociant d'une ville
libre de l'Allemagne, a pu facilement, par ses rela-
tions, attirer à lui tout ce qui s'est vendu de beau,
tant à Paris qu'à Bruxelles ou dans d'autres
villes, et cela pendant les années 1790 à 1800 où
les papiers-monnaies et l'inquiétude qui ré-
gnait alors en France, donnèrent aux étrangers le
moyen d'acquérir à peu de frais les richesses que
possédait alors la ville de Paris. Quelques-unes de
ces estampes maintenant y reviennent par-fois, mais
on les paie vingt et trente fois plus cher que lors-
qu'elles sont sorties de France.
Il me restait à voir à Leipsick le cabinet de
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bouveau propriétaire, la partie la plus importante
de son cabinet, quel qu'il soit.
Celte partie des estampes de M. Otto est certai-
nement la plus précieuse, puisque ces pièces ne se
retrouvent nulle part; cependant le reste de sa col-
lection présente encore de grandes richesses. Les
œuvres des vieux maîtres allemands y sont très-
beaux; celui d'Albert Durer est superbe. Le
cabinet est également bien pourvu dans les gra-
vures de France, de Flandre et d'Angleterre; dans
toutes ces classes, les épreuves sont belles et bien
conservées. Il serait même difficile de concevoir
comment, en peu d'années, le propriétaire serait
parvenu à former une collection si nombreuse, si
bien choisie, et d'un aussi grand prix, si on ne se
rappelait que M. Otto, riche négociant d'une ville
libre de l'Allemagne, a pu facilement, par ses rela-
tions, attirer à lui tout ce qui s'est vendu de beau,
tant à Paris qu'à Bruxelles ou dans d'autres
villes, et cela pendant les années 1790 à 1800 où
les papiers-monnaies et l'inquiétude qui ré-
gnait alors en France, donnèrent aux étrangers le
moyen d'acquérir à peu de frais les richesses que
possédait alors la ville de Paris. Quelques-unes de
ces estampes maintenant y reviennent par-fois, mais
on les paie vingt et trente fois plus cher que lors-
qu'elles sont sorties de France.
Il me restait à voir à Leipsick le cabinet de