DELFT.
Rien n'est plus agréable que la route de La
Haye à Delft; elle est par-fois moins élevée que
le canal qui la borde d'un côté, de sorte que, ne
voyant pas l'eau ni même le bas des barques char-
gées de monde, on croirait voir des sociétés entières
glisser sur une simple prairie, semblable à celle
qui est de l'autre côté du chemin. De ce côté, se
trouvent disséminées de jolies maisons de campagne
dont l'approche est toujours ornée de fleurs char-
mantes, cultivées avec grand soin.
On voit aussi un grand nombre de moulins à vent;
quelques-uns d'eux servent à faire de la farine;
d'autres sont employés pour de l'orge mondé ou du
gruau; d'autres sont des scieries, dans lesquelles les
arbres arrivent à flot par le canal qui passe près du
moulin ; des barques viennent ensuite prendre les
planches, et les conduire dans d'autres villes par
les mêmes canaux. Mais la plus grande partie de
ces moulins ne servent qu'à faire mouvoir des
pompes pour l'épuisement des eaux, dont les prai-
ries seraient bientôt couvertes, puisqu'elles sont,
la plupart, de deux ou trois pieds plus basses que
les canaux.
La ville de Delft est petite, mais elle est très-