SALZBURG.
Je m'étais déterminé à prendre la route de
Salzburg, afin de voir la Bibliothèque de l'ar-
chevêché de cette ville, composée de 21000
volumes; elle contient un assez grand nombre de
raretés en manuscrits et en livres incunables; j'es-
pérais même y trouver quelques gravures très-an-
ciennes, peut-être aussi des nielles; mais quelles
qu'aient été mes instances auprès d'un des chanoi-
nes, il m'a été impossible d'y pénétrer; la clef de
la Bibliothèque se trouvait, me dit-on, entre les
mains de l'évêque lui-même, qui dans le moment
était à la campagne.
Ce refus, quelque poli qu'il ait été, m'a rappelé
l'anecdote rapportée par M. de Barbé Marbois,
qui raconte que lors de la mort de l'archevêque
Liechtenstein, on voulut, suivant l'usage, ap-
poser les scellés sur la bibliothèque de l'archevê-
ché, pour s'assurer qu'il n'avait été rien distrait
pendant la vie du défunt prélat; mais on s'aper-
çut alors que les scellés n'avaient pas été levés
depuis la mort du précédent archevêque, ce qui
évita de faire ni inventaire, ni recollement.
La contrariété que j'éprouvai d'avoir allongé
ma route était d'autant plus grande que je fus