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100 VOYAGE
1838. France, suivant qu'il le insérait convenable. À cette

Février. ' ^ J °

époque, je ne m'imaginais pas que les corvettes pour-
raient encore entreprendre une longue et pénible
traversée comme celle du cap Horn, sans avoir été
soumises à des réparations ou du moins à une visite
scrupuleuse, après leurs rudes assauts dans les glaces.

En remontant, j'adressai quelques paroles d'encou-
ragement aux officiers et à l'équipage qui s'étaient
rassemblés sur le pont, puis je regagnai mon navire.
L'un des matelots qui m'accompagnaient me conta
que les marins de la Zélée commençaient à s'ennuyer
de ce métier. «Notre commandant, disaient-ils, devrait
en avoir bien assez avec les glaces; quand veut-il enfin
nous tirer de là, c'est bien ennuyant, il serait temps
d'en finir. » J'avais pour le moins autant d'envie
qu'eux de sortir de prison, mais cela ne dépendait pas
de moi, comme ils se l'imaginaient.

Ma visite à bord de la Zélée eut pour moi un résul-
tat précieux, car elle me procura la conviction que le
zèle et la constance de M. Jacquinot n'étaient point
ébranlés par les périls que nous avions déjà courus et
par ceux qui nous menaçaient encore. Pas une
plainte, pas un regret même indirect ne lui échappè-
rent , et pour m'accompagner partout où je voudrais
le conduire, il me témoigna la même satisfaction, le
même dévouement que de coutume. D'aussi nobles
sentiments ne contribuèrent pas peu à soutenir mon
propre courage ; certain du concours d'un aussi digne
compagnon, de nouveau je me sentis capable des plus
grands efforts pour accomplir dignement ma tâche.
 
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