316 NOTES.
de leur cris de joie; c'était probablement la première fois que îa
voix humaine s'y faisait entendre. Pendant qu'ils s'amusaient
ainsi, nous nous occupâmes à examiner le sol et à ramasser des
roches .Celles-ci, qui étaient couvertes de fientes d'oiseaux sur les-
quelles le pied glissait et qui exalaient une odeur nauséabonde ,
nous offrirent un calcaire siliceux ancien, avec toutes ses variétés,
et quelques schistes dont l'inclinaison des couches était d'environ
8o° du N. N. 0. au S. S. E., avec tous les éboulements causés
par les fentes de la roche et l'effet des grandes gelées. On trouva
dans quelques endroits sur cette roche un peu de terre végétale,
et pour toute végétation plusieurs variétés de ces lichens, que
tout autre qu'un botaniste ne se douterait jamais devoir appar-
tenir au règne organique. Nous ramassâmes à la hâte autant
que nous pûmes d'échantillons de ces roches ; on trouva sur les
rochers du rivage quelques patelles d'un genre nouveau, et
quelques graines de fucus qui flottaient à sa surface. Si on eût
pu y consacrer plus de temps, peut-être eût- on trouvé autre
chose , mais le temps couvert et la crainte de la brume qui nous
avait déjà , avant d'arriver , intercepté la vue des corvettes, nous
forçait à nous éloigner le plus vite possible de ces côtes inhospi-
talières. Nous emportâmes aussi une vingtaine de pingouins et
ralliâmes à deux heures nos corvettes avec toutes ces richesses
que les géologues nous sauront gré, je l'espère, de leur l'apporter.
Mais bien peu comprendront, en les recevant, la peine que cela
donne, de venir chercher des roches si loin et sous un climat si
ingrat.
(M. Dubouzet.)
Note 106, page i3i.
Le temps était beau, et, malgré une mer houleuse qui mena-
çait de nous interdire toute communication avec la terre, on mit
à la mer le canot-major pour l'envoyer ramasser quelques frag-
de leur cris de joie; c'était probablement la première fois que îa
voix humaine s'y faisait entendre. Pendant qu'ils s'amusaient
ainsi, nous nous occupâmes à examiner le sol et à ramasser des
roches .Celles-ci, qui étaient couvertes de fientes d'oiseaux sur les-
quelles le pied glissait et qui exalaient une odeur nauséabonde ,
nous offrirent un calcaire siliceux ancien, avec toutes ses variétés,
et quelques schistes dont l'inclinaison des couches était d'environ
8o° du N. N. 0. au S. S. E., avec tous les éboulements causés
par les fentes de la roche et l'effet des grandes gelées. On trouva
dans quelques endroits sur cette roche un peu de terre végétale,
et pour toute végétation plusieurs variétés de ces lichens, que
tout autre qu'un botaniste ne se douterait jamais devoir appar-
tenir au règne organique. Nous ramassâmes à la hâte autant
que nous pûmes d'échantillons de ces roches ; on trouva sur les
rochers du rivage quelques patelles d'un genre nouveau, et
quelques graines de fucus qui flottaient à sa surface. Si on eût
pu y consacrer plus de temps, peut-être eût- on trouvé autre
chose , mais le temps couvert et la crainte de la brume qui nous
avait déjà , avant d'arriver , intercepté la vue des corvettes, nous
forçait à nous éloigner le plus vite possible de ces côtes inhospi-
talières. Nous emportâmes aussi une vingtaine de pingouins et
ralliâmes à deux heures nos corvettes avec toutes ces richesses
que les géologues nous sauront gré, je l'espère, de leur l'apporter.
Mais bien peu comprendront, en les recevant, la peine que cela
donne, de venir chercher des roches si loin et sous un climat si
ingrat.
(M. Dubouzet.)
Note 106, page i3i.
Le temps était beau, et, malgré une mer houleuse qui mena-
çait de nous interdire toute communication avec la terre, on mit
à la mer le canot-major pour l'envoyer ramasser quelques frag-