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VASES PEINTS DE LA GRÈCE PROPRE.
le chœur de Dionysos est plus complet; près de chacune des Bacchantes
l'artiste a écrit un nom; enfin et surtout la variété, l'élégance, l'expres-
sion des poses, la grâce spirituelle et charmante de toute la composition,
font de cette peinture une œuvre exquise. La scène compte treize person-
nages. Au milieu du tableau, une des femmes du chœur de Dionysos,
Phanopé, <I>avo7ïe, danse en levant les mains; elle est le centre vers
lequel regardent à peu près toutes les figures. A gauche, Periclyméné,
IIepi5cXuf/.evs, assise, joue du tympanon; Makaria, Maxapia, est couchée
sur le gazon; Anthé, Av6e, se tient sur un tertre élevé; Silénos, S'.Xevo;,
vient de se réveiller et se soulève sur les mains; Kisso et Ghrysis, Kktoo,
Xpuciç, l'une tenant un thyrse, l'autre deux torches, paraissent ne pas
faire attention à la danse de Phanopé et s'entretiennent entre elles.
A droite, Nymphé, Nw.cps, soutient Naia, Naia, dont les forces sont
épuisîes par cette fête; Dionysos, Aiovuotç, jeune, assis sur une petite
élévation, la poitrine nue, le reste du corps enveloppé dans une vaste
draperie, préside le chœur des Bacchantes. Près de lui est Komos,
K.ci>[/.oç ; Choro, Xopco, repose à terre, les mains placées derrière la
tète; Kalé, Ke&e, debout, s'appuie sur un tertre et paraît réfléchir.
L'artiste a voulu diviser le tableau en deux parties exactement symé-
triques; l'unité de la scène est évidente, mais la variété y frappe
aussi dans les moindres détails; il n'y a pas dans cette composition deux
attitudes qui se ressemblent ; les sentiments qu'expriment les poses
sont aussi tous différents; la dignité du jeune Dionysos, la gravité naïve
de Komos, la nonchalance de Choro, la réflexion de Kalé, l'ivresse de
Naia, la bonté dé Nymphé qui \ient au secours de son amie, la curiosité
comique de Silénos, le calme et la dignité d'Anthé, le bonheur tranquille
de Makaria, l'enthousiasme de Phanopé, les préoccupations religieuses
de Chrysis et de Kisso, qui semblent représenter ici le caractère sacré
des mystères de Dionysos : l'artiste a su rendre toutes ces nuances dans
une composition où aucun détail n'est indifférent. Les personnages sont
couronnés de lierre; on remarque de petits reliefs qui avaient reçu
autrefois des feuilles d'or.,Je ne connais pas de représentation du chœur
de Dionysos qui soit d'un plus pur atticisme.
Le musée de Naples possède, dans la Baccolta Cutnana, un ary-
balle qui ne ressemble à aucun autre des vases de cette riche collection.
Il représente le combat des Athéniens et des Amazones1. M. Fiorelli, qui
l'a découvert lui-même dans les fouilles exécutées pour le prince de
1. Hoyclemann : Die Vasensammlungen des Afitseo nazionale zu Neapel, Col-
lection rie eûmes, n* 2.(0.
VASES PEINTS DE LA GRÈCE PROPRE.
le chœur de Dionysos est plus complet; près de chacune des Bacchantes
l'artiste a écrit un nom; enfin et surtout la variété, l'élégance, l'expres-
sion des poses, la grâce spirituelle et charmante de toute la composition,
font de cette peinture une œuvre exquise. La scène compte treize person-
nages. Au milieu du tableau, une des femmes du chœur de Dionysos,
Phanopé, <I>avo7ïe, danse en levant les mains; elle est le centre vers
lequel regardent à peu près toutes les figures. A gauche, Periclyméné,
IIepi5cXuf/.evs, assise, joue du tympanon; Makaria, Maxapia, est couchée
sur le gazon; Anthé, Av6e, se tient sur un tertre élevé; Silénos, S'.Xevo;,
vient de se réveiller et se soulève sur les mains; Kisso et Ghrysis, Kktoo,
Xpuciç, l'une tenant un thyrse, l'autre deux torches, paraissent ne pas
faire attention à la danse de Phanopé et s'entretiennent entre elles.
A droite, Nymphé, Nw.cps, soutient Naia, Naia, dont les forces sont
épuisîes par cette fête; Dionysos, Aiovuotç, jeune, assis sur une petite
élévation, la poitrine nue, le reste du corps enveloppé dans une vaste
draperie, préside le chœur des Bacchantes. Près de lui est Komos,
K.ci>[/.oç ; Choro, Xopco, repose à terre, les mains placées derrière la
tète; Kalé, Ke&e, debout, s'appuie sur un tertre et paraît réfléchir.
L'artiste a voulu diviser le tableau en deux parties exactement symé-
triques; l'unité de la scène est évidente, mais la variété y frappe
aussi dans les moindres détails; il n'y a pas dans cette composition deux
attitudes qui se ressemblent ; les sentiments qu'expriment les poses
sont aussi tous différents; la dignité du jeune Dionysos, la gravité naïve
de Komos, la nonchalance de Choro, la réflexion de Kalé, l'ivresse de
Naia, la bonté dé Nymphé qui \ient au secours de son amie, la curiosité
comique de Silénos, le calme et la dignité d'Anthé, le bonheur tranquille
de Makaria, l'enthousiasme de Phanopé, les préoccupations religieuses
de Chrysis et de Kisso, qui semblent représenter ici le caractère sacré
des mystères de Dionysos : l'artiste a su rendre toutes ces nuances dans
une composition où aucun détail n'est indifférent. Les personnages sont
couronnés de lierre; on remarque de petits reliefs qui avaient reçu
autrefois des feuilles d'or.,Je ne connais pas de représentation du chœur
de Dionysos qui soit d'un plus pur atticisme.
Le musée de Naples possède, dans la Baccolta Cutnana, un ary-
balle qui ne ressemble à aucun autre des vases de cette riche collection.
Il représente le combat des Athéniens et des Amazones1. M. Fiorelli, qui
l'a découvert lui-même dans les fouilles exécutées pour le prince de
1. Hoyclemann : Die Vasensammlungen des Afitseo nazionale zu Neapel, Col-
lection rie eûmes, n* 2.(0.