Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dumont, Albert
Peintures céramiques de la Grèce propre: recherches sur les noms d'artistes lus sur les vases de la Grèce — Paris, 1874

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.5971#0059
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DE LA GRÈCE PROPRE. 49

tît du même atelier que l'arybaïle dVExone; une observation attentive
permet de remarquer de légères différences d'exécution. Mais ces deux
œuvres sont du même temps, du même pays, et je les cite comme les
types d'une fabrication à laquelle on ne saurait comparer aucune pein-
ture à figure rouge de travail italo-grec. A ces pièces, qui sont des mer-
veilles, il faut ajouter des pyxis décorées avec un esprit charmant, bien
qu'aucune des règles de l'art ne soit oubliée, par exemple un jugement
de Paris, où le caprice de l'artiste a trouvé, pour l'attelage de Vénus et
pour les attitudes des personnages, les plus gracieuses nouveautés sans
cesser d'être attique, et nombre d'oeuvres moins remarquables dont
nous pouvions déjà prévoir les principaux caractères, grâce aux publi-
cations de Stackelberg et de la commission de Saint-Pétersbourg. Plus
on étudiera cette classe de vases, plus les archéologues qui ont attribué
à l'importation athénienne beaucoup des poteries découvertes en Cri-
mée constateront qu'ils étaient dans le vrai.

Il faut encore rattacher à ce groupe de vases les aryballes ornés de
bas-reliefs; les plus remarquables se voient à Corinthe. M. Benndorf,
qui a visité cette ville, doit connaître celui de la collection Rendis, qui
représente une femme assise et une suivante. Ce bas-relief était peint-,
la couleur recouvrait un modelé qui, parla délicatesse et le fini, rappelle
les plus beaux camées. La sculpture du ivc siècle n'a rien déplus parfait.
L'applique en relief sur les vases a été d'un usage fréquent en Grèce, et
ici encore les pièces que conserve ce pays peuvent être comparées sans
désavantage aux plus beaux spécimens italo-grccs 1.

Nous avons choisi ces quelques exemples entre beaucoup d'autres
parce que les études céramograpbiques sont une partie de l'histoire de
l'art, et que la perfection de la forme, la beauté des types, les transfor-
mations de l'idée du beau, ne doivent pas moins nous préoccuper dans
ces sortes de recherches que les détails curieux de scènes imparfaite-
ment représentées. C'est un grand tort que de négliger une pièce offrant
unsujetconnu,si, commeœuvre d'art, elle l'emporte surles exemplaires
de cette scène déjà publiés. Certes l'intérêt qu'offre le sens des peintures
sera toujours de premier ordre; mais cet intérêt n'est pas tout, et il peut
se faire que la beauté d'une œuvre la recommande à notre attention
beaucoup plus que ne le ferait la scène la plus nouvelle et la plus origi-
nale. N'est-ce pas, du reste, en étudiant des détails de l'exécution, l'es-

1 On se rappelle dans ce genre, outre le vase de Xénophantos et le vase de
Cumes, tous les deux conservés à l'Hermitage, l'aryballe de Bacchus et d'Ariadne, Mu-
sée Blacas, pl. III; celui d'Andromaque, Cat. Durand, n° 1879.

7
 
Annotationen