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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0012

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INTRODUCTION. m

aux idées générales et aux grandes questions historiques. Les éton-
nantes trouvailles de M. Schliemann à Troie et à Mycènes, les travaux
de M. Fouqué sur l'île de Santorin explorée par deux membres de l'École
d'Athènes, MM. Gorceix et Mamet, les fouilles de MM. Salzmann et Bi-
liotti à Rhodes, les retentissantes découvertes de M. de Cesnola à
Chypre, tout avait contribué depuis six ans à renouveler les études sur
les premiers âges de la céramique, à reculer l'horizon de l'histoire grec-
que en jetant un peu de lumière sur l'époque antérieure à Homère, à
rendre enfin plus attrayante la recherche des lointaines parentés qui
unissent le monde hellénique aux civilisations de l'Orient. Des savants
allemands avaient fait les premiers pas dans cette voie; plusieurs
théories avaient déjà vu le jour.

Sa vocation d'historien décida M. Dumont : il relégua au second plan
les monuments de la période classique dont se composaient ses planches
déjà gravées, et il s'engagea résolument dans une étude détaillée des
plus anciennes céramiques. Voici comment il explique lui-même l'inté-
rêt de cette étude dans une note qu'il a laissée et qu'il destinait à une
Introduction placée en tête de son ouvrage :

L'étude des objets antiques qui éclairent en Grèce l'histoire des civilisations anté-
rieures au développement de l'art classique séduit d'autant plus les esprits que dans
de pareilles recherches la nouveauté est plus grande. D'une part, nous trouvons sur le
sol classique des pays helléniques des monuments qui remontent aux âges les plus
reculés; de l'autre, l'archéologie orientale nous montre qu'à ces époques, c'est-à-dire
dès le xx° siècle avant notre ère, une marine puissante, partie de l'Egypte et de la
Phénicie, visitait ces contrées, y portait les produits de son industrie et, sans doute,
colonisait ou exploitait les côtes, comme les modernes colonisent et exploitent les îles
de l'Océanie. L'histoire érudite, telle qu'elle a été renouvelée depuis cinquante ans,
les légendes anciennes qui nous paraissent tous les jours mériter une attention plus
sérieuse, les découvertes récentes, comme celles de Santorin, de Rhodes, de Chypre,
de la plaine de Troie et de Mycènes : tels sont les éléments d'une étude dont la haute
portée est incontestable. Elle a pour objet de retrouver scientifiquement l'histoire des
pays classiques pour la longue époque que nous ne connaissons encore que par la
légende.

Les lointaines traditions des poètes, d'Hérodote et des mythographes, ne peuvent
jamais être acceptées telles qu'elles nous ont été transmises : le problème consiste à
y distinguer l'erreur de la vérité. Les témoignages encore peu nombreux des monu-
ments égyptiens sont toujours brefs; ils ne parlent des pays grecs qu'en passant. Ces
traditions et ces témoignages doivent être éclairés, contrôlés et complétés par l'examen
 
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