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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0091

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LES PLUS ANCIENNES CERAMIQUES.

L'époque principale des colonies phéniciennes est comprise entre le
XVIIe et le XIIIe siècle. Le commerce des Phéniciens dura pendanl
toute l'antiquité. Presque tous les objets asiatiques que nous trouvons
dans les pays méditerranéens y ont été apportés par leurs marchands.
Nous pouvons fixer des dates extrêmes à toute décoration qui n'est
ni égyptienne ni assyrienne, mais ici il y a lieu de tenir grand compte
d'une difficulté : nous savons ce que les Phéniciens ont emprunté aux
Egyptiens, nous ignorons ce qu'ils ont donné aux Assyriens. Depuis
quelques années, la science a fait un grand progrès : elle a diminué la
part d'influence qu'il faut reconnaître à l'Egypte sur l'art et l'industrie
des pays grecs; elle a précisé celle de l'Assyrie; cependant il faudrait
pouvoir distinguer, dans l'art assyrien, ce qui est propre à cet art, ce
qui est dû aux Phéniciens, bien que ce dernier peuple passe, probable-
ment avec raison, pour avoir plus imité qu'inventé. Nous ignorons en-
suite si les Phéniciens n'avaient pas de modèles eu Vsie Mineure avant
les Assyriens ou plutôt nous pouvons affirmer à priori qu'ils en avaient;
les nouvelles découvertes montrent chaque jour l'importance plus
grande des industries asiatiques antérieures an XI Ie siècle (i). Nous
savons de plus, et très bien, que les Phéniciens possédaient un art
très avancé longtemps avant le XIIe siècle, ce qui n'est que naturel
pour un peuple dont l'histoire remonte au XXe siècle. Sur les bas-reliefs
de Thoutmès III, de la XVIIIe dynastie (2), les Khétas, fraction de la
population phénicienne de la Syrie, apportent au pharaon des vases
qui témoignent d'une industrie très développée. Ce sont les formes
mêmes que la Grèce adoptera : l'olpé, l'œnochoé, le cratère, la coupe,
l'amphore. Bien plus, dès le xvie siècle, la rosace décore ces vases ; elle
paraît sur des coupes profondes à long pied et à anses. Sur ces mêmes
bas-reliefs, des habitants du Nord offrent au roi des vases coniques
qui reproduisent une forme fréquente à Santorin comme à lalysos,
Pl. I, f. 4; pl. III, f. i3 (3). On remarque aussi une bouteille à long

4

(t) Voir ch. vit et vin, Style géométrique ; ch. ix, Influence orientale.

(2) Hoskins, Travels in Ethiopia, Londres, 1835. p. 228 et suiv.

(3) Sur la forme des vases égyptiens et sur l'ornementation qui les décore, voir chapitre ix,
section III.
 
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