Dumont, Albert; Chaplain, Jules: Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce (Paris, 1888)

TYPE DBS ILES.

85

corâtif. L'exécution est aussi beaucoup plus habile ; la symétrie évite la
dureté; les bandes sont ornées sans être chargées; la profusion n'ar-
rive pas à être choquante et la variété des motifs concourt au bon effet
de l'ensemble.

Bien que le principe géométrique domine tout à fait, on trouve quel-
quefois, même sur des exemplaires qui appartiennent à l'époque lapins
pure, des formes animales, deux oiseaux de petites proportions se fai-
sant face (i), une suite d'oiseaux marchant (2), un cheval, un bouc, un
oiseau dans une métope, un oiseau et un cerf tombant sur les pattes
de devant; cette dernière attitude paraît avoir été préférée par les po-
tiers de ce temps qui la donnent aussi à la chèvre et au bouc (3).

Si nous comparons ce style à ceux que nous avons vus précédemment,
nous constatons quelques ressemblances, mais les différences sont beau-
coup plus sensibles. Les formes s'éloignent de celles de Santorin, d'ia-
lysos et de Mycènes. Les principes sont du même ordre, mais le progrè
a été très grand. Presque tous ces vases peuvent être regardés comme
des exemples anciens et cependant déjà précis de types qui seront
adoptés par l'époque classique. On remarquera les vases ovoïdes à col
élevé; cette forme se trouve à Hissarlik ; nous la verrons à Chypre.
L'usage des anses très petites rappelle les appendices de suspension,
aussi bien par les dimensions que par la place qu'elles occupent. Les
vases du style géométrique, bien qu'annonçant déjà la période floris-
sante de la céramique, gardent encore la marque de très anciennes in-
fluences que nous devons signaler, sans qu'il soit possible d'en suivre
l'histoire.

L'ornementation diffère tout à fait de celle de Santorin ; elle n'a de
commun avec Ialysos que les enroulements et les postes. Le style géo-
métrique de Mycènes se compose des mômes éléments, mais beaucoup
moins variés. On a vu à Mycènes la croix, les chevrons, les cercles, les
cercles et les points, le cercle entourant une sorte de rosace, l'étoile,
le méandre formé de lignes courbes. Les rapports sont évidents ; mais
ces éléments se sont développés, ils sont maintenant plus nombreux,

(1) Pl. V, flg. 16.

(2) Pl. V, fig. 17,18 et 27.

(3) Conze, ouvr. cité, pl. VII et VIII.