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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0103

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STYLE GEOMETRIQUE.

mieux disposés et surtout beaucoup plus agréables à l'œil. Il y a donc
parenté; il n'est pas nécesaire de supposer qu'il y ait influence directe
et immédiate; du reste, les principes que les nouveaux vases n'admet-
tent pas restent très nombreux. Il suffira de remarquer que les motifs
végétaux ont disparu et de rappeler la pieuvre, la pourpre, que nous
avons rencontrées fréquemment dans les céramiques précédentes et que
maintenant les potiers ne dessinent plus que par très rares exceptions.

Il est évident que ces vases sont postérieurs à ceux que nous avons
placés avant eux ; il est aussi certain qu'ils ne subissent pas l'influence
du style asiatique tel qu'il est connu par l'art phénicien du x° siècle, du
style qui a produit l'ornementation appelée jusqu'ici, dans les études
céramiques, orientale ou corinthienne. Se fondant sur ce dernier fait,
quelques savants ont récemment exposé, sur le style géométrique, une
théorie qui était faite pour séduire beaucoup d'esprits. D'une part,
disent-ils, le style géométrique est antérieur à l'influence orientale en
Grèce, d'autre part il se retrouve identique, sur bronze et sur ferre
cuite, dans une grande partie de l'Europe, en Italie à Chiusi, à Céré,
à \ illanova, à Sesto-Calendé; en Allemagne à Hallstadt; en Hongrie,
en Danemark, en Suède et même en France. Ce style, que nous voyons
en Grèce et dans ces pays, y a été apporté d'un centre commun; l'in-
fluence orientale n'a rien à y prétendre, puisque, dès qu'elle paraît sur
les œuvres grecques, elle présente des caractères tout différents. Il
n'est donc pas asiatique, il est aryen, indo-européen, pélasgique et il
représente, par opposition à l'industrie orientale, la plus ancienne
forme d'ornementation adoptée par les ancêtres de notre race. Dès lors,
il est facile d'indiquer les grandes voies par lesquelles il a été trans-
porté de l'Asie centrale aussi bien dans la vallée du Danube et la Scan-
dinavie que dans les Cyclades et en Italie ; nous retrouvons ainsi le
passé de la plus vieille industrie et de ses migrations. Un tel système
est séduisant; il doit surtout frapper les personnes qui s'occupent de
ce qu'on appelle l'antiquité préhistorique, sans avoir des notions pré-
cises sur l'antiquité classique. Tel n'est certes pas le cas de M. Conze
qui, le premier, a exposé cette théorie en lui donnant toute l'autorité
de sa science et de son talent; mais il ne pouvait connaître, en 1870,
 
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