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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0105

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K8 STYLE GÉOMÉTRIQUE,

JI faut remarquer que le caractère pélasgiquc et aryen de l'ornèmen-
lation géométrique n'est démontré par aucun témoignage positif. Tout
au plus quelques raisons tirées de la langue prouvent-elles que les
Aryens connaissaient les tissus avant leur séparation ; or, comme ce
style, dit-on, procède de l'imitation des étoffes, on peut croire qu'il a
été connu des Aryens. On voit la fragilité d'un tel argument. Nous
savons mal ce que sont les Pélasges ; il n'est même pas sûr qu'ils soient
de pure race aryenne. Nous n'avons aucun renseignement précis ni sur
leur art, ni sur leur industrie. H y a grand danger à introduire dans l'ar-
chéologie des formules qui paraissent être nettes et qui, au fond, ne
cachent que des idées vagues ; pour appliquer le nom de peuples parti-
culiers à un système de décoration, ici et dans bien d'autres cas, au
moins faudrait-il se demander si on sait bien ce que sont ces peuples,
si on peut citer un objet de quelque valeur qui leur appartienne avec cer-
titude. Ainsi nous sommes en droit d'exiger qu'on nous expose ce qu'on
peut savoir de cet art prétendu des Aryens primitifs et des Pélasges ;
et, jusqu'à ce que cette démonstration soit faite, nous pouvons refuser
créance à cette théorie. Je ne voudrais pas tomber dans les défauts
dont j'étudie les conséquences ; on remarquera avec quelle prudence
nous avons réservé les questions d'origine dans les chapitres précé-
dents ; nous avons dit ce qui était matériellement certain, rien de plus;
tout ce qui n'est pas d'une vérité positive incontestable n'a été donné
que comme hypothèse. Cependant il est surprenant que les auteurs de
la théorie du style géométrique n'aient pas remarqué qu'ils s'aventu-
raient beaucoup en déclarant que ce style n'était ni oriental ni phéni-
cien. Ils n'en peuvent rien savoir avec certitude. Nous connaissons la
décoration orientale du Xe siècle ; qui peut affirmer qu'il n'y en ait pas
eu une autre? L'espace est long du xx° et du xvi° siècle au x'\ Je crois
qu'il est difficile de marquer exactement dans la collection de Mycènes
la part qu'a eue l'Orient à l'ornementation de tant de bijoux de style
géométrique : impossible de dire que cette part est nulle ; impossible
de montrer où elle commence, où elle s'arrête; la question est réservée.

Les antiquités de la Babylonie et de la Chaldée commencent à peine à
être découvertes et étudiées. Nous avons longtemps été réduits aux
cylindres et aux pierres gravées qui suffiraient pour empêcher les archéo-
 
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