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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0109

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92

STYLE GÉOMÉTRIQUE.

Si ce style géométrique est en partie phénicien (i), il peut s'être
.répandu partout où la civilisation antique a pénétré, sans qu'il soit
nécessaire d'imaginer un centre inconnu de métallurgie aryenne dans
le Caucase. Le problème rentre dans les conditions naturelles de toutes
les questions de rapports entre les peuples de l'antiquité : les peuples
les plus civilisés prêtent aux autres. Nous avons l'avantage de parler
de ce qui est certain, de l'existence d'une civilisation incontestable,
d'en chercher les périodes et les influences, au lieu de prendre pour
base une industrie dont nous n'avons pas de monuments incontestables,
dont l'existence est une hypothèse, et dont le nom n'offre que des idées
vagues. Je ne touche ici qu'à ceux des arguments qu'autorise le point
où nous sommes arrivés de l'histoire de la céramique. Je crois qu'on
verra dans la suite des raisons qui fortifient singulièrement celles que
j'ai exposées, et cela dès le chapitre suivant (2).

(1) Les disques, les carrés, les stries, les triangles décorent des draperies d'origine phéni-
cienne, comme on le voit par le costume des hommes sur des vases de Chypre de style
ancien. La collection Barre en offrait un exemple remarquable. (Catalogue n° Si; chromo-
lithographie pl. III; globules, chevrons et lignes parallèles, et aussi n° 83, chromolithogra-
phie pl. IV.)

(2) Voyez aussi chap. ix, sect. III. — Nous n'avons pas parlé d'une théorie que nous
avons admise longtemps et que nous avons cherché à démontrer par des rapproche-
ments tirés des industries primitives les plus variées mais sans pouvoir y parvenir. « Le
style géométrique, dit-on, est si simple, si naturel, qu'il se trouve dans toutes les céra-
miques très anciennes. » A ce titre il ne faut pas en chercher l'origine; elle est dans la
nature même de l'esprit humain. Cela n'est vrai que des combinaisons élémentaires de
lignes et de cercles. Qu'on vérifie le fait à Sèvres, en examinant les poteries du Nouveau
Monde, au Louvre au musée mexicain et au musée de marine, au Trocadéro au musée
d'ethnographie. On verra dans ces musées quelques spécimens très simples qu'on pourra
rapprocher de vases communs de Chypre ou d'autres parties de la Grèce; on y reconnaîtra
des chevrons, des flots, les lignes brisées, un ornement même qui se rapproche de la
grecque; rien de plus; ces éléments ne font pas un style; or la décoration que nous venons
d'étudier est un véritable style, bien caractérisé, qui ne s'est formé qu'avec le temps et qui,
tel qu'il est, appartient à une industrie précise. Les Grecs pourraient très bien l'avoir
inventé ; mais s'il se trouve dans des industries qui ont précédé la leur et qu'ils ont connues,
il n'est nul besoin de supposer qu'ils ont créé ce qu'ils pouvaient imiter. Du reste, pour
répondre d'avance à la critique, nous ferons remarquer que nous ne parlons pas, dans ce
chapitre, du style géométrique en général, mais des formes grecques de ce style; ce sont
ces formes qu'il nous a été impossible de rapprocher de tous les autres styles géométriques
de manière à présenter au lecteur des ressemblances importantes empruntées à des indus-
tries du Nouveau Monde ou à toute autre civilisation primitive.
 
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