Dumont, Albert; Chaplain, Jules: Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce (Paris, 1888)

INFLUENCE ORIENTALE.

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nicienne en Grèce; elle explique seule plusieurs caractères de ces pre-
mières civilisations; mais ici nous, nous avons des preuves plus nom-
breuses et indiscutables de cette nouvelle influence ; les textes et les
monuments figurés ne manquent plus et les témoignages qu'ils nous
apportent sont tout à fait d'accord entre eux. C'est par ce transport
d'objets de petites dimensions d'armes, de cuirasses, de plaques de
métal travaillées, d'ivoires, de tentures brodées, de vases de métal et
peut-être de terres cuites, que l'ornementation asiatique et égyptienne
a été connue partout ; nous sommes donc en droit d'appeler ce mode
de décoration non seulement oriental, mais phénicien.

Il est difficile, dans bien des cas, de fixer la durée de ce style selon
les pays. Il est resté en usage en Perse jusqu'à l'époque la plus flo-
rissante de la sculpture grecque, très longtemps de même en Etrurie et
à Chypre et en général dans les pays où l'art ne s'est pas élevé au-dessus
de l'industrie et dans ceux où il a été surtout une imitation. En Grèce,
ce style a été prépondérant jusqu'au moment où le génie de la race
s'est affranchi de l'imitation étrangère; il a ensuite lentement disparu
devant l'introduction des scènes de pur caractère hellénique et l'usage
des inscriptions qui affirmaient le caractère national des sujets traités
par les potiers. Les plus anciennes inscriptions datées sont du vnc siècle,
inscriptions du temps de Psammétique, vers 65o. Pour le môme temps
et peut-être pour le vme siècle, nous connaissons un monument, le
coffre de Cypselus, qui montre toute l'imagerie grecque déjà constituée
telle qu'elle sera reproduite à profusion par les vases. A ce moment
la décoration orientale n'est plus prépondérante. Nous pouvons donc
dès maintenant, bien que nous devions revenir sur ce sujet, fixer la
période où elle domina en Grèce ou seule ou à côté du style géomé-
trique au xe et au ixe siècle, mais sans oublier qu'elle s'est continuée
avec une importance moindre longtemps encore après cette époque (i).

(1) Nous n'avons pas tenu compte, dans les considérations qui précèdent, des données chro-
nologiques que peut fournir le style des inscriptions gravées sur plusieurs do ces coupes ; il nous
a paru plus sûr de nous borner aux seuls renseignements que donnent l'étude de l'ornemen-
tation et celle des scènes figurées. La date de ces inscriptions est difficile à déterminer, tant
elles sont brèves et le plus souvent tracées rapidement. Voici cependant ce qu'il est permis
de dire dans l'état actuel de la science. Je dois la note qui suit à M. Renan :

« L'épigraphe et la patère de M. Layard, lxii, B (n° 18 do notre catalogue) est peu caracté-