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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0160

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INFLUENCE ORIENTA LE.

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asiatique n'est pas représentée dans nos musées par des monuments
grecs d'une date certaine; à défaut des monuments, nous avons les poèmes
homériques; ils montrent très bien l'état de l'industrie, les relations des
Grecs avec les étrangers, le genre d'influence que ces étrangers avaient
sur les Hellènes. Nous devons examiner rapidement s'ils contredisent les
conclusions auxquelles nous sommes arrivés pour le xe et le ixe siècle,
ou si au contraire non seulement ils les confirment, mais les éclairent et
les complètent.

Les Grecs de ce temps avaient des notions géographiques peu éten-
dues. Ils connaissaient Rhodes, la Crète, les côtes de l'Asie Mineure;
beaucoup moins la Phénicie et Chypre (i); pour eux, l'Egypte était un
nom. L'Iliade ne parle pas nettement de l'Italie, tandis qu'Hésiode, un
peu peu plus lard, mentionne la Sicile.

Dans les descriptions des poèmes homériques, il faut distinguer les
œuvres de l'industrie locale des objets qui sont importés par le com-
merce; il faut aussi faire la part de la réalité et celle de l'imagination poé-
tique, qui est plus ou moins libre selon les circonstances. Quand Homère
décrit le palais d'Alcinoiis ou celui de Ménélas, il y prodigue les métaux
précieux; il veut en donner une haute idée; mais il est vague, et ce
que nous voyons de plus net, c'est que ces magnifiques édifices brillent
comme le soleil et la lune. Il y ajoute des créations merveilleuses, des
chiens d'or et d'argent doués d'une jeunesse éternelle; il est vrai qu'ils
sont l'œuvre d'Héphaistos ; de jeunes esclaves d'or portent des torches
enflammées. Ces splendeurs font contraste avec les descriptions des
temples d'Athèna et d'Apollon à Troie et à Athènes, d'Apollon à Del-
phes. 11 les appelle vaôç, vai; tti'mv, riche; il leur accorde un vaste âiWjv,
sanctuaire, une porte, Qupa; ils sont remplis de présents, yapkvTx àvalij.a.Ta.
Le seul détail tout à fait précis et faisant image qu'il indique est un
seuil de pierre, Xiïyoî oùàç;. La haute maison d'Alcinoiis cependant a
un seuil de bronze sur lequel s'élèvent des montants d'argent; les
portes sont d'or. C'est qu'Homère ne pouvait pas décrire les temples
du temps d'Agamemnon différents de ceux que voyaient ses contempo-
rains; ceux d'Athènes et de Delphes existaient encore; il était obligé

(I) Voyez plus loin, p. 1 tS et p. 118, la cuirasse chypriote d'Agamemnon.
 
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