Dumont, Albert; Chaplain, Jules: Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce (Paris, 1888)

INFLUENCE ORIENTALE.

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genre que ceux de l'Assyrie. Ce qui les caractérise, c'est une série de
cercles, que le poète peut multiplier à son gré, mais qui sont l'élé-
ment essentiel de la composition. Ceux que M. Botta a réunis sur la
planche 160 sont décorés d'après ce principe. Homère y indique des
bossages ronds, w.oy.l'Â : le bouclier d'Agamemnon avait vingt de ces
ôafpoXoi d'étain blanc, et un point noir central, plxvo; xuavoio. Nous retrou-
vons ces bossages sur les bronzes des nécropoles étrusques et sur des
disques que quelques savants ont regardés comme des produits de la
pure industrie aryenne. Les harnais des chevaux sont ornés de diffé-
rentes manières, en particulier de motifs d'ivoire, y)vta Xetk' ili^-i. A
Ninive aussi, cette décoration est prodiguée sur les harnais et sur les
brides. Il v a certainement de grandes différences entre les personnages
des bas-reliefs d'Assyrie et ceux de l'Iliade; l'ampleur du costume,
surtout pour les rois, ne se retrouve pas dans Homère. Les longs
cheveux des Achéens. ouriôev xofwwvTe;, ne rappellent pas nécessairement la
chevelure à étages des Assyriens; nous ne savons pas exactement si les
cnémides étaient les mêmes chez les deux peuples, les Achéens les atta-
chaient sur le mollet, les Assyriens presque toujours sur le devant de la
jambe; le casque remplace tout à fait la tiare, il a une crinière, deux ci-
miers, des panaches qui lui sont propres, TETpaçiV/ipo;, wc7roupoç, ày.çîoa>,o; (i).
Enfin et surtout, tout est plus libre, plus dégagé dans l'armement grec;
mais quels que soient ces traits de dissemblance, les rapports sont évi-
dents, et on les explique très bien par un peuple intermédiaire qui a
connu les deux civilisations.

Homère décrit les sièges, les trônes, les escabeaux pour les pieds, les
lits de tarde et les tables mêmes si brièvement que nous ne pouvons pas
nous figurer, si nous nous bornons à le lire, ce qu'étaient ces meubles;
mais si on remarque le très grand rapport que les plus anciennes pein-
tures grecques de ces objets ont avec les représentations de Ninive, on

(1) Les parties du casque destinées à protéger les joues sont indiquées par l'épithète
/ïA/.ojrâp^o;. Exemple très précieux de casque grec sur un vase de Mycènes cité p. 58. Voyez
aussi Schliemann, Mycènes, p. 211 ; indication du nasal, du couvre-nuque, de panaches laté-
raux, d'un cimier d'où part une queue de cheval. Sur les casques assyriens, suivant les
époques et sur les casques chypriotes, voyez Heuzey : Sur un petit vase en forme de tête cas-
quée, Gazette archéologique, 1880, p. lio.