Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0209

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
190 POTERIE NOIRE OU A RELIEFS.

encore primitif (i). Ces figures n'offrent aucun détail que nous ne connais-
sions. Ces vases sont principalement de deux sortes : des grands plats et
des grandes jarres ou pithoi. De ce fait qu'on en a trouvé dans la tombe
de Céré qui nous a donné plusieurs des coupes de bronze décrites plus
haut (2), on peut conclure qu'ils sont très anciens et c'est une nouvelle
preuve qu'on les fabriquait dans la période de la plus complète influence
orientale (3).

II peut très bien se faire que les poteries peintes de style ancien, qu'on
trouve à Vulci, à Céré et ailleurs, soient d'importation; mais il est pro-
bable que les vases à reliefs sont de fabrique indigène et certain que les
vases noirs sont étrusques (4). Si l'on remarque cpie les figures représen-
tées sur ces vases se sont perpétuées dans l'art étrusque, avec des modi-
fications plus ou moins grandes, jusqu'au ive siècle avant notre ère et
plus tard, et qu'elles y sont restées un élément tout à fait capital, tandis
qu'elles ont disparu de l'art grec, on sera amené à penser qu'il doit y
avoir à ce fait quelque raison. Le problème est donc celui-ci. La continuité
de l'influence orientale est évidente en Etrurie ; en Grèce, celte influence
ne dure qu'un temps et disparaît devant un art et des idées qui lui sont
contraires. Les historiens qui admettent avec Hérodote (5), dont le récit n'a
point été réfuté, qu'une population venue de l'Asie Mineure s'est établie
autrefois en Etrurie, trouvent dans la perpétuité des caractères orientaux
en Etrurie une grande raison de tenir à leur opinion. Le xic siècle, donné
comme date à cette migration par Varron (6), est justement l'époque où,

(1) [Le Musée du Louvre en possède de nombreux spécimens; pour ceux du Musée de
Berlin, cf. Furtwângler, Vasensamml. im Antiquarium, nos 1629-1615. — E. P.]

(2) Voir p. 123.

(3) [Cf. Lenormant, /. c, p. 107. Voir la note à la fin du chapitre. —E. P.]

(4) [Cf. Lenormant, /. c, p. 103, 113. Pour l'opinion contraire sur les vases à reliefs, voir
la note à la fin du chapitre; pour les vases noirs, Helbig, Bullcttino, 1875, p. 98. — E. P.l

(5) I, 9-1.

(6) [Cité par Censorinus, De die nat., XVII, 17. Cf. 0. Mtiller, Die Etrusker, I, p. 69. Sur
l'origine asiatique des Étrusques, presque tous les auteurs anciens sont d'accord; cf. Xoël
des Vergers, Etrurie et Etrusques, I, pp. 102-149. Pour la théorie contraire, qui considère les
Etrusques comme les représentants d'un art indo-germanique qui se serait développé en
Europe en dehors de l'influence orientale, cf. Conzo, Annall, 1S74, p. 171 et suiv. On consul-
tera aussi avec fruit le chapitre VIII de l'ouvrage de M. Milchhœfer, Die Anfânge (1er Kunst,
qui admet une émigration venue d'Asie Mineure, mais qui attribue surtout une origine pélas-
giquo et aryenne aux Étrusques. M. Helbig, à son tour, a combattu cette théorie dans un
 
Annotationen