Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0210

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
POTERIE NOIRE OU A RELIEFS. 191

selon les documents égyptiens, finit dans la Méditerranée orientale cette
grande agitation de Pélasges-Tursènes, de Grecs et d'Asiatiques, qui
avaient menacé jusqu'à l'Egypte, agitation de peuples maritimes qui ne
venaient pas seulement aux bouches du Nil comme des pillards, mais qui
amenaient leurs femmes et leurs enfants, et qui cherchaient une terre
pour s'y établir. Une partie d'entre eux se serait dirigée sur l'Italie. Les
chants grecs modernes conservent des légendes et des personnages
qu'il est possible de commenter avec précision par les monuments
figurés, non de la Grèce, mais de l'Étrurie. Il y aurait donc eu dans les
Pélasges-Tursènes un élément qui se rapprochait beaucoup par certains
côtés des populations anciennes de la Grèce. Certaines idées populaires
seraient restées dans l'ombre durant la grande période de la civilisation
hellénique, mais sans disparaître, et nous les retrouverions aujourd'hui,
très semblables à ce qu'étaient beaucoup de croyances des Etrusques,
et témoignant, comme l'archéologie et avec la môme force, d'une
parenté aux origines.

Il est aussi à remarquer que, si la poterie étrusque d'origine nationale
porte si nettement la marque du style géométrique des Grecs et de l'in-
fluence orientale, cette poterie a encore pour caractère spécial de se
rapprocher à beaucoup d'égards, surtout par les formes, du type d'His-
sarlik et en particulier des vases de Chypre (i). Dans aucun autre pays
du monde classique, cette ressemblance ne peut être constatée au même
point. Nous devons nous borner à signaler ce fait qui paraît indiquer, dans
des temps très anciens, des rapports entre ces diverses civilisations (2).

récent article des Annali, 1884, pp. 108-174; d'après lui, les Etrusques sont venus du Nord
et étaient d'abord établis à l'est des Apennins, dans la vallée du Pô, en compagnie do peuples
italiotes do même race et de môme origine qu'eux; puis, au moment de l'invasion dorienne
qui a eu son contre-coup dans la péninsule et sans doute sous la pression des tribus illy-
riennes, ils auraient franchi les Apennins, entre le xi° et le ix° siècle, et se seraient établis
dans l'Étrurie proprement dite, repoussant les Sicules qui passèrent alors en Sicile.— E. P.]

(1) Voir plus baut chap. I, p. 14, et plus bas chapitre XIV, p. 205.

(2) [L'influence égyptienne s'y fait aussi sentir; M. Helbig, Dus hornerische Epos, p. 31,
remarque dans quelques-unes de ces poteries étrusques, à côté du stylo asiatique qui est pré-
dominant, certains motifs égyptiens, surtout dans la coiffure et l'exécution des masques de
femmes appliqués à ces vases; cf. Annali, 1879, p. 5-18; Monumenti, t. XI, pl. 2. Cepen-
dant M. Helbig ne croit pas que ces antiques peuples d'Italie aient fait partie de l'expédition
dirigée contre l'Egypte vers la fin du xrv' siècle, opinion soutenue par M. de Rougé et com-
battue déjà par Rrugscb; les peuples nommés dans l'inscription de Karnak seraient venus
 
Annotationen