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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0211

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POTERIE NOIRE OU A RELIEFS.

d'Asie, peut-être de la Colchido en particulier, et non de l'Italie (Bullettino, 1879, p. G). Cette
supposition est conforme à la date donnée plus haut de l'émigration des Asiatiques en Étru-
rie, qui se placerait au plus tôt au xi° siècle. Les rapports de l'Etrurie avec l'Egypte seraient
donc postérieurs à celte date.

Pour l'influence qu'ont pu exercer les produits de l'art phénicien et carthaginois sur les
Étrusques, voir un article de M. Helbig, Annali, 1877, pp. 398-105, à propos des reliefs
d'ivoire trouvés dans une tombe de Chiusi, Monumenti, t. X, pl. 39"; les centaures, cavaliers,
sphinx, cerfs, s'y trouvent comme sur les vases à reliefs d'Etrurie, avec un style plus parti-
culier et plus asiatique. Cf. id., Die ltaliker in der Poebene, p. 100 ; Bas homerische Epos, p. 68.

Depuis que ce chapitre a été rédigé par M. Dumont, un article très instructif de M. Lôschcke
a paru dans YArch. Zeilung, 1881, p. 29-52, où les vases à reliefs, trouvés en Etrurie et
dans les pays grecs, sont étudiés en détail. L'époque où commence la fabrication de ce genre
de vases est placée vers le vu0 siècle. L'auteur (p. 41) ne pense pas que les vases rouges à
reliefs soient d'origine étrusque; Abekcn (Mittelitalien, p. 362, 3641 avait déjà remarqué que
l'usage en est connu en Sicile. M. Lôschcke insiste surtout sur le caractère essentiellement
grec qui est marqué par le genre des représentations. Décoration orientale, bandes
d'animaux, lions, panthères, cerfs, taureaux, sangliers, sphinx, griffons, chimères et
hommes à queues de poisson; la ressemblance avec le type de Corinthe est nettement indi-
quée. Les oiseaux d'eau à longues jambes de chaque côté d'un arbuste (Ermitage, 899;
Louvre), les chevaux marchant (Ermitage, 901), l'oiseau posé sur la croupe du cheval (Louvre),
rappellent le type ancien d'Athènes. Représentations mythologiques, la Gorgone avec la
langue tirée (Ermitage, 527; Mus. Greg., H, 100; Louvre), les Centaures avec des jambes
d'homme par devant, tenant des branches d'arbre ou la double hache (Ermitage, 909, 1065 ;
Mus. Gregor., II, 100). Représentations de la vie ordinaire, lâchasse au lièvre (un exemplaire
au Brit. Mus., Catalogue, I, 187; deux au Louvre; un à l'Ermitage, Stephani, Vasensamml.,
905; Arch. Zeit., 1881, p. 33), une scène de banquet (Brit. Mus., 186) et plusieurs de com-
bats (Ermitage, 909; Louvre). Ces poteries marquent un degré plus ancien de décoration
orientale que les vases portant des inscriptions en alphabet corinthien (p. 43). Le lieu de
fabrication de cette céramique en Sicile serait peut-être Syracuse (p. 44). Mais elle est imi-
tée des vases en métal qu'on apportait vraisemblablement de Corinthe en Sicile; l'origine
véritable en est donc purement grecque. M. Lôschcke montre les rapports curieux qui
existent entre ces reliefs et la description faite par l'auteur du Bouclier d'Hercule; le combat
des Lapithes et des Centaures, la chasse au lièvre s'y retrouvent (pp. -ii—45).

Après M. Lôschcke, M. Kékulé a repris la question des vases à reliefs trouvés en Sicile,
Die Terracotlen von Sicilien, Berlin et Stuttgart, 1884, pp. 48-53, pl. LV et LVI. La prove-
nance principale est Sélinonte. Les types reproduits sont Niké ailée, courant avec une cou-
ronne dans la main, des chars à quatre chevaux avec leur conducteur, des combats entre des
centaures à jambes de cheval et des guerriers, des hommes buvant et dansant, des griffons,
des palmettes de forme primitive, etc. M. Kékulé conteste quelques-unes des conclusions de
M. Lôschcke, en particulier que les vases à reliefs de terre rougeâtre aient été importés en
Étrurie et qu'il faille chercher en Sicile le centre de fabrication de cette céramique; il nie
que les reliefs d'Etrurie et ceux de Sicile soient identiques, au moins pour les vases qu'il a
pu étudier. Nous ferons cependant observer que sur un grand plat du Louvre, provenant de
Cervetri, on trouve plusieurs fois répété un sujet absolument pareil pour la forme et pour le
style à un des motifs de Sicile, Niké ailée courant et le quadrige conduit par un homme vêtu
d'une longue tunique (cf. Tei-racotten von Sicilien, p. 49, fig. 105 ; pl. LV, n° 2 ; pl. LVI, n° t).
— E. P.]
 
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