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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0246

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COFFRE DE CYPSÉLUS. 227

Magnésie, un peu plus tard (5/jo av. J.-C), en reprendra beaucoup pour
décorer le trône d'Apollon Amycléen (i); nous les retrouverons jusqu'au
Ve et au ivc siècle. Il s'est produit ici un fait digne de remarque et qui
n'est point isolé dans l'histoire de l'art grec : les mêmes sujets ont été
répétés à l'infini avec des variantes de composition peu importantes.
L'immobilité de la peinture byzantine, qui reproduit actuellement avec
la plus fidèle exactitude des modèles formés depuis des siècles,
quelques-uns même depuis l'époque des mosaïques de Ravenne, n'est
que l'excès d'une disposition très marquée de l'esprit grec; la grande
époque a perfectionné les mêmes sujets et a cherché à les traiter tou-
jours avec plus de talent, sans changer beaucoup ni la composition ni
les attitudes; l'art byzantin a gardé la fixité des types en perdant le
désir du progrès.

Ici se présente une question que nous ne pouvons résoudre avec pré-
cision : à quel moment furent fixés pour la première fois tous ces sujets
mythologiques qui vécurent aussi longtemps (pie l'art grec? Entre la
poésie homérique qui en crée une grande partie et l'œuvre du vine ou
du vne siècle qui nous les montre pour la première fois reproduits par
la plastique, les renseignements nous manquent; mais c'est déjà beau-
coup que de pouvoir prouver avec une grande vraisemblance que ces
types étaient connus deux cents années au moins avant la naissance du
grand art, et sur ce point je ne crois pas qu'il puisse y avoir aucun doute.
\u moment où le coffre de Cypsélus fut sculpté, les représentations
orientales, qui n'ont pas de répugnance pour les types effrayants et laids,
étaient très répandues dans tous les pays grecs. Nous les voyons sur
cette œuvre de sculpture comme sur les vases d'ancien style. La Lvm
et l'WW.ia (2), les magiciennes, la discorde ("Epi;), reconnaissable à ses
traits repoussants, la fatalité (K-?,p) aux dents aiguës et aux doigts re-
courbés, la peur (<t»o'6o;), Méduse et ses sœurs, les Harpyes, sont des per-
sonnifications grecques créées à l'image des figures asiatiques. Elles
devaient peu différer des hommes et des femmes ailées (pie repré-
sentent les plus anciennes poteries de Corinthe et de Rhodes. Comme

(1) [Paus., Ill, 18, 9.]

(2) [Onu retrouvé ce sujet sur une peinture de vase; Brunn, Nuove Memorie dell' Inst.,
II, p. 383, pl. IV, f. — E. P.]
 
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