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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0254

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TYPE CORINTHIEN

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chevelure, la tête ceinte d'un bandeau, tient un second cheval en laisse; derrière
lui marche un hoplite casqué, nu, chaussé de cnémides, armé d'une lance et d'un
bouclier rond : devant lui, oiseau s'élançant sur un lièvre. Près du cavalier, le mot
;--o<7Tp6<po;, celui qui exerce, qui fait manœuvrer les chevaux; près de l'hoplite, t--o-
6x77.;, celui qui monte le cheval. Comparez le mot trr-oêÔTcu, les hippobotes d'Eubée,
ceux qui avaient assez de terre pour nourrir un cheval, les citoyens riches do l'île,
os -y.yhi {'[).

6° Coupe profonde de la collection Coromilas, trouvée à Corinthe(2). Terre fine,
rosée; figures noires, brunes, rougeâtres; traits à la pointe; tous les personnages
sont désignés par des inscriptions. Des deux côtés, un combat singulier; 1° Enée et
Ajax combattant; derrière Ajax, un cavalier, nommé aussi Ajax, tient un second
cheval en laisse ; derrière Enée, un cavalier semblable, nommé Hippoklès. Le bou-
clier d'Enée a pour épisème un serpent. 2" Hector et Achille combattant entre deux
cavaliers pareils aux précédents ; celui qui est près d'Achille s'appelle $oivi^, l'autre
—y.z~y.()i'). Le bouclier d'Achille a pour épisème un oiseau volant. Entre les deux
scènes, sous une des anses, Dolon, le genou en terre.

Les deux combats ressemblent tout à fait, pour la disposition générale, à celui que
nous avons vu sur la plus belle des amphores de Milo (p. 216) ; les cavaliers, de petite
proportion sur de longs chevaux, sont aussi les mêmes que sur l'une de ces amphores.
Ils ont une stéphané qui serre leur longue chevelure, un vêtement court, à manches,
serré sur la poitrine, mais le dessin est à tous les égards beaucoup plus avancé. Le
mouvement des chevaux que retiennent leurs conducteurs, la manière dont se cam-
brent les combattants sont d'un art déjà habile. Les inscriptions ne s'accordent pas
bien avec la physionomie classique des personnages. Il est singulier de A'oir le
second Ajax et Sarpédon sous les traits déjeunes conducteurs de chevaux, sans aucun
des caractères que leur donne la poésie homérique; Phénix, ici, est aussi un ado-
lescent, un écuyer, bien que Ylliade l'appelle yepwv, xa'Xaiyevr,;. Nous ne connais-
sons pas de combats d'Enée et d'Ajax, d'Achille et d'Hector auxquels nous puissions
associer Dolon. Le combat d'Hector et d'Achille ne saurait être celui que raconLe
Homère, puisqu'on y voit assister Sarpédon qui était mort à ce moment. Il serait
difficile de reconnaître sur ce vase la lutte d'Enée et d'Ajax telle que la rapporte
Ylliade ; ce combat eut lieu autour du corps de Patrocle que l'artiste n'a pas indiqué.
Hippoklès donné comme compagnon à Enée est inconnu. On pourrait supposer que
ces sujets sont empruntés aux Kypria de Stasinos, comme l'a supposé M. Michaëlis,
mais cette hypothèse ne résout pas les difficultés principales. Il semble bien plutôt

Serpetti. Cf. Letronne, Jîev. arch., III, p. 380; 0. Jahn, Vasensamml. Mùnchen, p. xxvi et
cxlvii; Bcnndorf, Griech. und Sicil. Vasenb., pl. XXX, n° 10 ; Heydemann, Griech. Vasenb.,
pl. VII, f. 3; Collig-non, Catalogue, n° 182.

(1) Hérod., V, 77. Letronne fait ce rapprochement à propos d'iiraoaTpdcpoç; il avait lu
pour l'autre mot EiriroïdcTac.

(2) Gerhard, Arch. Anz., 1856, p. 187; Michaclis, Bullettino, 1860, p. 117; Annali. 1862,
p. 36, pl. B.
 
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